La Coalition pour l’indépendance de la justice a exhorté jeudi le ministre sortant de la Justice, Henri Khoury, à retirer sa plainte contre le Club des juges. La Coalition a exprimé dans un communiqué "une grande inquiétude quant à cette plainte, car elle porte atteinte à la liberté des juges de défendre leur indépendance".

"La poursuite du Club des juges du Liban s’inscrit dans le contexte d’une attaque continue contre le système judiciaire et les libertés publiques, visant à consolider un régime d’impunité en échappant à toute reddition de comptes ou poursuites", peut-on lire dans le texte. La Coalition a donc assuré "sa solidarité avec la mission du Club des juges, qui vise à établir un pouvoir judiciaire indépendant au Liban".

Par ailleurs, la commission de la Justice et de la Législation au sein du Parti socialiste progressiste (PSP) a déclaré jeudi que la décision de M. Khoury de déférer les membres du Club des juges devant l’Inspection judiciaire est "invalide".

Le PSP a ainsi dénoncé le caractère "arbitraire" de la décision ministérielle. Selon un communiqué, " l’Inspection judiciaire n’est habilitée à intervenir que dans le cas de violations fonctionnelles susceptibles d’être commises par les juges dans l’exercice de leurs fonctions".

Le député dit du changement Marc Daou a pour sa part dénoncé sur son compte X la "répression collective" que représente la décision du ministre Khoury. Selon M. Daou, cette décision se situe dans le cadre d’une "politique de musellement et de répression des libertés visant à faire taire les juges et à les empêcher de s’opposer aux violations qui ont lieu au sein du système judiciaire". Et de conclure: "Il n’y a ni justice ni équité sans un pouvoir judiciaire indépendant."

Pour rappel, le président du Club des juges, Fayçal Makki, a subi un interrogatoire devant l’Inspection judiciaire en raison de ses publications sur les réseaux sociaux et de ses apparitions télévisées. M. Makki avait dénoncé récemment une nomination jugée contraire à la coutume.