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Le général Joseph Aoun, à la tête de l’armée libanaise, se trouve au centre des préoccupations stratégiques nationales, bien au-delà d’une simple aspiration à être le seul président chrétien du monde arabe. Sa mission prioritaire actuelle est de sécuriser la souveraineté des frontières du Liban. Dans un contexte régional tendu, il est impératif d’empêcher que les répercussions du conflit israélo-palestinien n’embrasent à nouveau le Liban, mettant en péril sa stabilité et la sécurité de ses citoyens.

En adéquation avec les demandes du groupe des Cinq concernant une " date limite " et une " troisième voie ", le commandant en chef de l’armée se profile comme le candidat idéal pour fédérer les Libanais autour d’un projet de refondation étatique robuste. Il s’agit de mettre en place un État doté d’institutions pérennes, capables de diriger l’économie libérale vers des politiques garantissant la justice sociale réclamée par la population. Cette vision n’est pas sans évoquer celle de Fouad Chehab, qui avait su édifier un État alliant aspirations sociales et principes libéraux. "

Depuis sa nomination à la tête de l’armée libanaise en 2017, le général Joseph Aoun s’est illustré par sa détermination face aux défis majeurs du pays. C’est sous son commandement que l’armée a enregistré une victoire décisive contre Daesh lors de l’opération " Aube du Jouroud ", parvenant à repousser les combattants de l’État Islamique hors des frontières libanaises. "

Durant la révolution d’octobre 2019, le leadership du général Joseph Aoun s’est avéré déterminant. Il a habilement manœuvré pour que l’armée ne soit pas mise en porte-à-faux entre sa loyauté envers la population et ses obligations vis-à-vis de la classe politique, consolidant de ce fait l’unité nationale. "

À l’heure actuelle, Gebran Bassil et le CPL critiquent le général Joseph Aoun pour ne pas avoir réprimé le soulèvement du 17 octobre. De manière similaire, dans le passé, Camille Chamoun et les leaders chrétiens de l’époque avaient reproché à Fouad Chehab de ne pas avoir mobilisé l’armée pendant la crise de 1958. Cependant, c’est justement cette retenue qui a pavé la voie à la présidence pour Chehab. "

Malgré le paysage multiconfessionnel du Liban, l’armée, surnommée ‘la grande muette’, demeure la seule institution étatique encore fonctionnelle et échappant à la paralysie. Symbolisant l’unité nationale, elle reflète la vision de Chehab où l’identité nationale prime sur les divisions confessionnelles. Face à un budget drastiquement réduit, le général Joseph Aoun a néanmoins réussi à maintenir la force et la résilience de l’armée au cours des récentes années tumultueuses. "

Devant l’impasse politique qui sévit au Liban, le commandant de l’armée a dressé un constat sans équivoque : “Ou bien l’institution militaire se maintient et reste solide, ou bien le chaos s’installe. Il n’y a pas de milieu. "

Selon des sources concordantes, le commandant en chef de l’armée aurait élaboré un plan de relance économique et social pour le Liban, englobant les réformes indispensables. L’objectif principal serait de restaurer la confiance des citoyens, notamment en libérant les fonds des épargnants bloqués depuis 2019, stabilisant la monnaie, assurant un approvisionnement constant en électricité, combattant la corruption et instaurant une justice impartiale. Autant d’éléments clés pour dynamiser l’économie libanaise et garantir le bien-être de la population. "

La mise en place de ce plan signifierait une renaissance de l’État libanais. En effet, un gouvernement qui néglige ses obligations fondamentales envers sa population risque de compromettre sa légitimité et, par conséquent, la souveraineté du pays qu’il dirige. "

À l’instar de Fouad Chehab, le général Joseph Aoun semble convaincu que seule une troisième voie politique, combinant développement économique et réformes sociales, pourrait redresser le Liban. Cette approche pourrait éventuellement renforcer l’identité nationale libanaise au détriment des clivages confessionnels. "

Alors que le Liban et ses alliés s’efforcent de trouver des solutions, la stature du général au sein de l’armée et sa capacité à fédérer les Libanais autour d’une vision de reconstruction sociétale et économique sont des leviers essentiels pour le redressement de la nation.