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L’armée libanaise a eu le bon réflexe en réagissant rapidement à la campagne menée par des milieux et des réseaux sociaux proches du Hezbollah au sujet de la situation de la base aérienne de Hamat, au nord de Jbeil. L’armée a ainsi publié un communiqué pour clarifier la question. Cette démarche était d’autant plus nécessaire que la campagne gratuite menée par les milieux du Hezbollah sur ce plan a visiblement pour objectif de porter atteinte à l’armée, et plus particulièrement à son commandant en chef, le général Joseph Aoun.

Cette attaque frontale intervient au moment où les milieux précités s’efforcent de torpiller l’éventualité d’un report du départ à la retraite du général Joseph Aoun, prévu le 10 janvier prochain. Il était donc vital de mettre les points sur les "i" pour contrer ceux qui ont prétendu ces dernières quarante-huit heures que des avions et des hélicoptères américains débarquent un "mystérieux" équipement militaire à Hamat à un rythme très accéléré. Certaines sources proches du parti pro-iranien ont été jusqu’à affirmer sur leurs réseaux sociaux que ce trafic intense visait à fournir des armes aux Forces libanaises! Le commandement de Yarzé a de ce fait tenu à apporter les clarifications nécessaires sur ce plan.  

Il ressort ainsi de cette mise au point que la base de Hamat est utilisée pour des entraînements nocturnes effectués par des hélicoptères de l’armée de l’air libanaise, comme annoncé dans les communiqués de la Direction de l’Orientation de l’armée. Toute information relative à l’atterrissage d’hélicoptères américains sur cette base est dénuée de tout fondement. Des exercices conjoints avec les forces britanniques, qui acheminent des hélicoptères Chinook depuis Chypre, peuvent parfois y avoir lieu. En ce qui concerne les avions de transport américains de type C-130, ces derniers atterrissent à Hamat environ une fois par semaine ou toutes les deux semaines, transportant du matériel, des munitions pour l’armée et des fournitures logistiques pour les experts militaires américains présents au Liban, avec l’aval des autorités libanaises.

Ceux qui suivent ce dossier de près soulignent que les passagers et membres d’équipage de tout aéronef non libanais atterrissant à Hamat ont leurs passeports scellés par les agents de la Sécurité générale, qui se rendent sur place depuis leur bureau à Batroun, près de la base. Les experts militaires étrangers ne se déplacent qu’accompagnés par des officiers et des soldats de l’armée libanaise.

Il ressort en outre de la mise au point concernant cette affaire que ni les Américains ni d’autres parties n’ont besoin de la base de Hamat pour soutenir Israël dans sa guerre contre la bande de Gaza ou contre le Hezbollah dans le sud du Liban. La propagation de ces rumeurs constitue une grave accusation lancée contre l’armée libanaise à ce stade, ce qui reflète une tentative sérieuse de porter atteinte à l’armée et de menacer sa cohésion.

Des militaires à la retraite se demandent d’ailleurs pourquoi les Américains auraient besoin de la base de Hamat dans le cadre de la guerre israélienne, alors que les aéroports et les bases aériennes en Israël sont toujours en fonction et sont accessibles aux avions américains, dont certains sont bien plus grands que ceux qui atterrissent à Hamat. De plus, des porte-avions, des porte-aéronefs et des destroyers sont présents dans l’est de la mer Méditerranée, à proximité d’Israël, et effectuent diverses missions militaires, telles que la reconnaissance, l’observation, l’écoute et la collecte d’informations.

Dans ce contexte, les Américains ont déployé leurs drones les plus importants, tels que les MQ-9 Reapers et les Global Hawks. Les Israéliens, quant à eux, violent régulièrement l’espace aérien libanais à l’aide d’aéronefs de reconnaissance et d’avions de guerre, de jour comme de nuit.