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Le président de la Chambre, Nabih Berry, patiente jusqu’à la fin du mois courant avant de convoquer une séance législative à l’ordre du jour de laquelle figureront notamment les deux propositions de loi revêtues du caractère de double urgence présentées respectivement par le bloc parlementaire de la République forte (Forces libanaises) et de la Modération nationale (Liban-Nord, pour la plupart des anciens haririens). La première vise à retarder d’un an l’âge de départ à la retraite de tout commandant en chef de l’armée, alors que la seconde vise à reporter d’un an le départ à la retraite "des chefs de services de sécurité, en poste ou par intérim, du grade de général ou de général de division".

Selon des sources informées, M. Berry est dans l’attente de la démarche que devrait adopter le gouvernement sur ce plan, avant de prendre la décision de convoquer la Chambre. D’après ces mêmes sources, M. Berry campe également sur sa position concernant les nominations d’un gouverneur de la Banque du Liban et d’un commandant en chef de l’armée qui, selon lui, ne doivent pas se faire en l’absence d’un président de la République. Il craint toutefois que la prorogation du mandat du commandant en chef de l’armée et de celui du directeur général des Forces de sécurité intérieure n’ouvre la voie à la prorogation d’autres mandats de responsables dans des postes civils ou militaires.

En ce qui concerne la nomination du commandant en chef de l’armée, affirme-t-on dans les mêmes milieux, celle-ci doit s’inscrire, en cas d’accord à ce sujet, dans le cadre d’un package global de nominations. D’après ces mêmes sources, le directeur des services de renseignements de l’armée, le général Toni Kahwaji, serait un candidat favori au commandement de l’armée. Il bénéficierait d’un vaste soutien chrétien et autres.

Face à ces choix dont aucun n’a été tranché, le président de la Chambre n’aurait pas encore pris de décision, d’après les sources précitées. Il attend que les tractations menées à cet égard aboutissent à une solution qui serait acceptée par une large tranche des Libanais, d’autant que rien ne presse encore jusqu’au 10 janvier 2024, date du départ à la retraite du général Joseph Aoun.

Entre-temps, le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, a essayé de convoquer, en début de semaine, une séance du Conseil des ministres pour discuter du sort du commandement de l’armée. Sa tentative s’est toutefois soldée par un échec, le quorum nécessaire pour tenir la séance n’ayant pas été atteint, pour différents motifs, au nombre desquels le déplacement à l’étranger de certains ministres.

M. Mikati essaie à présent de convoquer une séance gouvernementale, le lundi 27 novembre. Selon certaines informations, le secrétaire général du Conseil des ministres, Mahmoud Makkiyé, a préparé un projet de loi pour proroger d’un an le départ à la retraite des officiers au grade de général ou général de division. Ce projet devrait bénéficier aux officiers qui doivent passer à la retraite à partir du 31 décembre 2023. M. Makkiyé a également élaboré une étude juridique et constitutionnelle portant sur les options les plus adéquates pour éviter une vacance à la tête de l’armée.