Les affrontements ont gagné en intensité à la frontière sud du pays, dimanche après-midi, sans accalmie au courant de la journée, comme cela est parfois le cas depuis le début de la guerre, le 7 octobre.

Un soldat israélien a été tué et d’autres blessés dans une attaque sur un site militaire à la frontière avec le Liban, selon des médias libanais.

Le Hezbollah a confirmé, dans des communiqués successifs, avoir lancé une série d’attaques contre les positions israéliennes suivantes: Dhaïra, Jurdah, Jal el-Alam (deux fois), Marj, Ramya, Hanita, Khallet Wardé et Metoula. Deux missiles Bourkan (volcan) et un certain nombre d’obus de mortier ont été lancés en direction d’une unité d’infanterie israélienne dans une forêt près du site de Metoula.

La formation pro-iranienne a aussi affirmé avoir ciblé les kibboutz de Malkiya et de Yiftah "avec les armes appropriées".

C’est la deuxième journée, la plus violente depuis que le Hezbollah a décidé d’ouvrir le front sud avec Israël, au lendemain de l’attaque meurtrière du Hamas contre l’État hébreu.

En représailles, l’artillerie israélienne a pilonné les villages de Kfarchouba et Chebaa.

Les bombardements israéliens, plus de 50 obus recensés, ont atteint Kfar Kila et la région de Harika, au milieu des habitations, Dhour, en direction de la Porte de Fatima, Adaissé et Awaida. Des obus au phosphore ont été lancés contre Kfar Kila qui, de même que Kfarchouba et Chebaa, a été la cible d’un violent bombardement en fin d’après-midi.

La ville de Mouhaybib a été ciblée par des obus d’artillerie en direction du site d’El-Bayad.

Des civils ont échappé par miracle à une mort certaine. La voiture d’un habitant de Rab el-Thalathin a été visée par des artilleurs israéliens, mais le propriétaire ainsi que son fils se sont réfugiés dans un bâtiment et n’ont pas été blessés. Ils ont été évacués par la Croix-Rouge libanaise.

De même, une voiture civile, sur la route de Adaissé vers Kfar Kila, a été également visée, mais le conducteur et sa mère – Hussein el-Asmar et Sana’ Raslan, de Adaissé – en ont été évacués et sont sains et saufs.

On rappelle que trois jeunes filles et leur grand-mère avaient été tuées par un tir israélien à Aïnata, le 5 novembre dernier, et que deux autres personnes ont été tuées et une troisième blessée, lundi, toujours à Aïnata, lors d’un raid israélien.

Dans l’après-midi de dimanche, l’armée israélienne a aussi bombardé les environs de Labbouné à Naqoura, ainsi que les régions d’El-Chaab et les environs des villages de Teir Harfa et Al-Jubain dans le secteur occidental avec plusieurs obus de calibre 155 mm.

Les affrontements à la frontière sud avaient repris dimanche dans la matinée, après un calme précaire.

Une frappe israélienne a ciblé la région de Khirbet el-Khazra dans la localité de Aïta el-Chaab où des obus sont tombés près des habitations. Des tirs d’artillerie israélienne ont aussi été signalés dans les régions de Labbouné et de Tayr Harfa, ainsi que dans les zones boisées de Naqoura.

Au petit matin, l’armée israélienne avait visé Maroun el-Ras, Aïtaroun, Qaouza (Bint Jbeil) et Jebbeyn dans le secteur ouest.

Les médias israéliens avaient signalé la possibilité d’une "deuxième incursion en Galilée occidentale". Un porte-parole militaire israélien a annoncé que "les défenses aériennes ont intercepté un drone à la frontière avec le Liban". Il a aussi indiqué que les avions de combat de l’armée avaient détruit des infrastructures du Hezbollah en territoire libanais, dimanche matin, et fait état d’une dizaine de tirs de mortier en provenance du Liban.

La chaîne de télévision israélienne Canal 12 a annoncé un peu plus tôt que "six roquettes avaient été lancées à partir du Liban dans des zones non habitées sans faire de victimes", déclenchant les sirènes d’alarme dans la colonie de Chlomi.

De son côté, le Hezbollah a informé, dimanche matin, avoir tiré sur le site de Dhaïra et le point de Jarda "avec les armes appropriées".

Dans un second communiqué, le Hezb a dit avoir ciblé un rassemblement de soldats israéliens à Jal el-Alam " avec les armes appropriées", affirmant qu’il y a eu des blessés parmi ces derniers. Il a ensuite déclaré avoir attaqué, toujours "avec les armes appropriées, des soldats israéliens qui effectuaient des travaux de maintenance sur le site d’Al-Marj, lequel a été touché de plein fouet".

Ces échanges de tirs sont intervenus après une nuit, de samedi à dimanche, ponctuée par les bombardements de plusieurs secteurs dans la région de Tyr et de villages adjacents à la Ligne bleue, survolés par l’aviation de reconnaissance israélienne.