Le chef de la diplomatie koweitienne, cheikh Ahmad Nasser al-Mohammad al-Sabah, a expliqué au président libanais et au chef du Parlement, Nabih Berry que la feuille de route arabe est destinée à permettre aux pays de la LIgue de venir en aide au Liban.

Le président libanais Michel Aoun a annoncé dimanche des concertations au sujet de la feuille de route soumise par le chef de la diplomatie koweitienne, cheikh Ahmad Nasser al-Mohammad al-Sabah, aux autorités libanaises pour un rétablissement de relations normales avec le Liban, ébranlées à cause de la campagne menée par le Hezbollah contre les pays du Golfe et de l’implication de la formation pro-iranienne dans les conflits de la région, suivant un agenda iranien.

L’objectif de ces concertations est de " prendre la position appropriée " par rapport à la feuille de route arabe, a expliqué le chef de l’Etat, sans préciser avec qui ces concertations devraient être engagées. Michel Aoun a néanmoins réaffirmé l’attachement du Liban " aux meilleurs relations avec les pays arabes et a salué " toute initiative arabe susceptible de rétablir des relations normales entre Beyrouth et les Etats du Golfe ". Il a également affirmé son " engagement en faveur de l’accord de Taëf et des résolutions internationales et arabes correspondantes ".

Au dernier jour de sa visite de 24 heures au Liban, cheikh Ahmad Nasser al-Mohammad al-Sabah a eu deux entretiens avec les présidents de la République et du Parlement, avec qui il a discuté de la crise diplomatique née entre Beyrouth et nombre de pays arabes après les attaques verbales répétées du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et des cadres de cette formation, contre les monarchies du Golfe, son implication au Yémen, les propos de l’ancien ministre de l’Information, Georges Cordahi, au sujet de la guerre dans le pays et le développement du trafic de Captagon en direction des pays arabes, à partir du Liban.

La feuille de route suggère des propositions de règlement à tous ces problèmes. Des propositions que le ministre n’a pas voulu détailler mais qui sont d’autant plus importantes qu’elles représentent la clé d’un déblocage des fonds d’aides arabes au Liban qui s’apprête à lancer, après près de deux ans de paralysie, un processus de redressement économique et financier.

En un mot comme en mille, les pays de la Ligue arabe (moins la Syrie dont l’adhésion à cet organisme est suspendue depuis 2011) donnent aujourd’hui une nouvelle chance au Liban pour pouvoir accompagner son parcours vers une sortie de crise. Toute la question est de savoir si les autorités réussiront à la saisir.

Dans ses déclarations à la presse au terme de ses entretiens à Baabda et à Aîn el-Tiné, cheikh al-Sabah, a de nouveau appelé à ce que le Liban cesse de devenir " une plateforme pour des attaques verbales ou sur le terrain contre des pays arabes " et à ce qu’il " mette fin au trafic de Captagon " en direction de ces pays. Il a insisté sur le fait qu’il est mandaté par les pays de la Ligue pour sa mission de bons offices et que celle-ci s’inscrit dans le prolongement des résolutions internationales et arabes au sujet du Liban. Le ministre kowitien a de ce fait souligné qu’il ne s’agit pas d’ingérence dans les affaires intérieures libanaises, répercutant " le souhait arabe de voir le Liban assumer de nouveau un rôle phare dans la région ".

Au ministère de l’Intérieur

Cheikh al-Sabah s’est ensuite rendu auprès du ministre de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, qui lui a exposé les mesures prises au niveau des frontières pour empêcher les trafiquants de Captagon d’envoyer leur drogue vers les pays du Golfe. M. Maoulaoui, qui a à maintes reprises ouvertement critiqué les diatribes du Hezbollah contre les monarchies du Golfe, a assuré son hôte que les lois libanaises interdisent les atteintes aux pays amis et souligné sa détermination à les appliquer et à faire en sorte que le Liban ne soit pas une plateforme pour lancer des attaques " verbales ou autres " contre les pays du Golfe. A son tour, le ministre koweitien a exprimé le souhait d’un renforcement des mesures prises au niveau local pour combattre le trafic de Captagon, en insistant en particulier sur la nécessité pour les autorités libanaises d’ " étendre leur souveraineté sur l’ensemble des points de passage frontaliers ".

Cheikh Ahmad Nasser al-Mohammad al-Sabah qui a clôturé dimanche après-midi sa visite à Beyrouth, a invité son homologue libanais, Abdallah Bou Habib, à " des concertations arabes " qui doivent se dérouler . Il a également remis au Premier ministre Najib Mikati, une invitation officielle au Koweit.