Le gouvernement a décidé durant le Conseil des ministres qui s’est tenu mercredi  à midi au Sérail, de consacrer une réunion au dossier de la restructuration des banques  le 3 decembre.

La réunion s’est tenue sous la présidence de M. Najib Mikati et en présence du vice-Premier ministre Saadé Chami et des ministres sortants de l’Éducation, Abbas Halabi; de l’Information, Ziad Makary; des Finances, Youssef Khalil; de l’Économie, Amine Salam; de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui; de l’Environnement, Nasser Yassine; de la Culture, Mohammad Mortada; de la Santé, Firas Abiad; du Travail, Moustafa Bayram; de la Jeunesse et des Sports; Georges Kallas; du Développement administratif, Najla Riachi; des Télécommunications, Johnny Corm; de l’Agriculture, Abbas Hajj Hassan; et des Déplacés, Issam Charafeddine.

La séance a été comme d’habitude boycottée par les ministres proches du Courant patriotique libre (CPL) qui estiment que le gouvernement outrepasse ses prérogatives en l’absence d’un président de la République et devrait se contenter d’expédier les affaires courantes.

Selon les informations officielles fournies par M. Makary au terme de la réunion, le gouvernement n’a pas examiné le dossier du commandement de l’armée, notamment en ce qui concerne le départ à la retraite du chef de l’institution militaire, le général Joseph Aoun, le 10 janvier prochain.

Il n’a pas non plus abordé la question d’une éventuelle prolongation du mandat du directeur de la Sûreté générale par intérim, le général Élias Bayssari, "les informations publiées à ce sujet par certains médias étant sans fondement". "Le général Bayssari prend sa retraite dans un an. Nous avons tout le temps d’en discuter", a-t-il dit.

Starlink

Par ailleurs, M. Makary a annoncé que "le gouvernement a chargé le ministère des Télécommunications d’établir les études nécessaires pour mettre en place le cadre commercial du service internet qui devrait être fourni par Starlink au Liban, en coordination avec les services militaires et de sécurité spécialisés".

Pour ce qui est de la proposition de fourniture de l’internet via starlink pour une periode d’essai de trois mois, elle a ete refusée. Le conseil des ministres a decidé d’attendre que l’étude des services de renseignements et celle du ministère de Télécoms soient achevées.

Le Conseil des ministres a par ailleurs décidé de charger le Haut comité de secours de recenser les dégâts causés par les bombardements et les raids israéliens dans le sud du Liban depuis le 8 octobre dernier.

Dans ce contexte, le ministre du Travail a expliqué que des indemnités seront versées à ceux dont les biens ont été détruits ou endommagés, une fois le recensement terminé.

Dans le même ordre d’idées, il a confirmé que les primes qui avaient été décidées pour les enseignants du public seront versées, expliquant que ces derniers n’ont pas pu se rendre à leurs postes en raison d’une force majeure, soit à cause des bombardements israéliens, soit parce que des réfugiés du sud ont été installés dans des écoles publiques.

Réforme administrative versus majorations salariales

La grève des fonctionnaires de l’administration a en outre été discutée sans qu’une décision ne soit prise. Dans son allocution à l’ouverture de la séance, M. Mikati a rappelé que son gouvernement a "préparé deux décrets, le premier concernant les fonctionnaires des administrations et des institutions publiques, le second relatif aux services de sécurité et à l’armée". "Ces deux décrets seront étudiés par la commission chargée du dossier du secteur public au sein du ministère des Finances, après consultation du Conseil d’État qui devra émettre un avis, à la suite duquel le dossier sera présenté au Conseil des ministres", a-t-il précisé.

C’est ce que le ministre sortant du Travail a également confirmé, en précisant qu’une fois l’avis du Conseil d’État émis, M. Mikati convoquera sans tarder la commission ministérielle en charge du dossier, "ainsi qu’un Conseil des ministres le même jour, mettant ainsi en avant l’importance que nous accordons à ce dossier".

Selon lui, les majorations proposées "sont fondées sur des études précises". "Nous ne voulons pas accentuer l’inflation. L’étude effectuée est équilibrée et sera bénéfique aux fonctionnaires", a dit M. Bayram.

Le défi majeur qui se présente réside dans le fait que cette étude n’est pas élaborée dans le cadre d’un plan de réformes, indispensable pour régler le problème que pose une administration pléthorique et lourde, gangrénée par un clientélisme financé par l’argent des contribuables que le gouvernement veut accabler de surtaxes et d’impôts supplémentaires.

Guerre à Gaza

Dans son allocution à l’ouverture du Conseil des ministres, mercredi, le Premier ministre sortant, Najib Mikati, avait abordé des questions d’actualité locale ainsi que la guerre à Gaza.

Il a demandé au ministre sortant de l’Économie, Amine Salam, de "surveiller les prix sur le marché, pour venir à bout de la cupidité de ceux qui cherchent à profiter des événements (au Liban-Sud) de la période de fêtes", en insistant sur le fait que la protection du consommateur est, pour lui, une priorité.

Il s’est par ailleurs montré optimiste quant à un possible dénouement du conflit militaire entre Israël et le Hamas. "D’après les rencontres et les contacts que j’ai eus, il semble que la tendance internationale penche vers l’élaboration d’une solution fondée sur le principe de l’établissement de deux États et sur celui de la justice humaine."

Se félicitant des efforts déployés par les pays arabes et amis pour débloquer la présidentielle et suivre la situation au Liban-Sud, M. Mikati a précisé avec abordé ces deux thèmes avec le représentant personnel du président français pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, qu’il a reçu mercredi au Sérail. "J’ai assuré en sa présence qu’il est impératif qu’Israël mette fin à ses agressions au Liban-Sud et à Gaza. C’est une priorité pour nous", a-t-il déclaré, affirmant que son équipe "assume ses responsabilités et œuvre pour assurer les services aux habitants du sud, en dépit des circonstances difficiles".

Il a ensuite rappelé que la date du 29 novembre "marque la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, qui coïncide avec la publication de la résolution du Conseil de sécurité qui prévoit la partition de la Palestine en deux États". Selon M. Mikati, "cette journée est l’occasion d’attirer l’attention de la communauté internationale sur le fait que la question palestinienne reste, à ce jour, non résolue, et que le peuple palestinien n’a toujours pas obtenu ses droits".