Le dossier du commandement de l’armée était vendredi au centre de la rencontre à Bkerké entre le patriarche maronite, Mgr Bechara Raï, et le ministre sortant de la Défense, Maurice Slim.

Alors que le patriarche a maintes fois exprimé son attachement au maintien du commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, à la tête de la Troupe dans les circonstances actuelles, M. Slim a indiqué que la loi de la défense n’autorise pas la prorogation du mandat du commandant de l’armée. "Une modification de la loi est nécessaire à cette fin, ce qui n’est pas possible actuellement", selon M. Slim.

On rappelle que le départ à la retraite du général Joseph Aoun est prévu pour le 10 janvier prochain, mais que de nombreuses parties locales et internationales soutiennent son maintien à ce poste pour éviter une vacance à la tête de l’armée. Le Courant patriotique libre, dont M. Slim est proche, est la seule partie opposée à cette démarche, en raison notamment de l’empressement du chef du CPL, Gebran Bassil, à écarter le général Aoun de Yarzé et de la course à la présidence de la République.

M. Slim a expliqué qu’en vertu de la loi de la défense, le départ du commandant de l’armée à la retraite est obligatoire. Il a ajouté que "les exceptions prévues par la loi ne s’appliquent pas à l’échéance actuelle et la loi ne peut en aucun cas être contournée, quelles que soient les justifications".

Il a indiqué que "la nomination d’un commandant de l’armée ne diminue en rien le rôle du futur président de la République".

M. Slim s’exprimait ainsi en faveur de la nomination d’un nouveau chef de l’armée, démarche appuyée par Gebran Bassil et rejetée par le patriarche Raï et de nombreux groupes politiques, notamment au sein de l’opposition. Ces derniers font valoir que le choix du commandant de l’armée relève des prérogatives du président de la République, et qu’une telle désignation avant l’élection d’un chef de l’État porterait atteinte à son rôle.

Le ministre a déclaré avoir travaillé avec le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, pour pourvoir aux postes vacants au sein du Conseil militaire, ajoutant que "le sort du commandement de l’armée dépend des actions du gouvernement et du Parlement. "J’ai fait tout ce qui est en mon pouvoir dans le cadre de la loi de défense et de mes prérogatives", a-t-il conclu.

Pour sa part, le patriarche Raï a déclaré que la région est en ébullition et que le pays se trouve sans leadership. Comparant le Liban à un cèdre au siège du patriarcat à Dimane, il a indiqué: "L’arbre a été frappé par la foudre et le sommet s’est brisé. Chaque branche essaie maintenant de prendre sa place. C’est ainsi que les choses se passent au Liban". Il a conclu en se demandant comment faire pour protéger le pays.

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