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Suite à la guerre de juillet 2006, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1701 stipulant que la zone au sud du Litani devait être dépourvue d’armes et de combattants illégaux. En contrepartie, Israël s’engageait à cesser les violations de l’espace aérien, ainsi que des terres et des eaux territoriales libanaises. Il n’en reste pas moins que ni le Hezbollah ni les Israéliens n’ont respecté cette résolution et que les forces de la Finul et l’armée libanaise ont été incapables d’imposer cet accord du côté libanais. Quant à Israël, elle a justifié ses violations en invoquant l’échec de la mise en œuvre de ladite résolution.

Depuis le 7 octobre, il est apparu évident que cette résolution n’était qu’une façade et se limitait à une apparence de présence des forces internationales et de l’armée. En effet, ces dernières n’avaient ni le pouvoir ni la capacité de garantir la sécurité, ni d’empêcher le Hezbollah et d’autres groupes libanais et non libanais de mener des attaques contre Israël à partir du territoire libanais.

Face à cette réalité, Israël a tenté d’imposer l’application de cette résolution en contactant tous les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Partant, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont exprimé leur engagement en ce sens en informant le Premier ministre démissionnaire Najib Mikati et d’autres responsables libanais de l’impératif de sa mise en œuvre. Cette volonté s’est concrétisée par la visite d’Amos Hochstein, conseiller principal du président américain, et de Jean-Yves Le Drian, émissaire du président français Emmanuel Macron, à Beyrouth.

Dans ce cadre, ceux qui ont rencontré M.Le Drian ont affirmé qu’il a souligné la nécessité d’appliquer cette résolution, rappelant qu’elle n’avait rencontré aucune opposition de la part des factions libanaises lors de son adoption, et notamment pas de la part du Hezbollah. Il a insisté sur l’implication directe de la France dans cette démarche; preuve en est les 700 soldats postés au Liban-Sud. Il a également affirmé qu’il était grand temps, 17 ans après l’adoption de cette résolution, d’établir un mécanisme via le Conseil de sécurité pour sa mise en œuvre; mécanisme nécessitant l’approbation des cinq membres permanents afin d’éviter un éventuel veto.

Selon certaines sources, la France travaille sur un projet concernant ce mécanisme d’application, projet qui sera discuté avec les États-Unis, le Royaume-Uni et d’autres pays participants à la Finul. Il devra également être présenté à Israël, à la Russie et à la Chine. Cependant, des problèmes potentiels pourraient surgir, étant donné que certains membres du Conseil de sécurité pourraient le considérer comme une modification de la résolution 1701 et donc le rejeter. De même, certaines parties au Liban, notamment le Hezbollah, n’ont pas fourni de réponse claire concernant l’application de la résolution 1701, soutenant que le traitement des violations devrait débuter du côté israélien et que toute action du côté libanais n’est que pure riposte à ces violations.