Y aurait-il des conditions exigées par Israël pour éviter une plus grande escalade à la frontière?

On sait que des efforts diplomatiques sont menés pour obtenir l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, dans la perspective d’une désescalade au Liban-Sud où les échanges d’artillerie entre Israël et le Hezbollah se poursuivent depuis le 8 octobre 2023. Mais sous quelles conditions? Quelle forme prendra "la zone dépourvue d’armes et de combattants au sud du Litani?" Le Hezbollah acceptera-t-il d’en retirer toutes ses armes ou se contentera-t-il de les cacher, comme dans le passé?

Pour Israël, il n’est pas question de revenir au statu quo ante. Ses responsables l’ont répété à plusieurs reprises, la priorité pour eux étant d’assurer la sécurité des kibboutz au nord du pays.

Pas plus tard que lundi, Benny Gantz, chef du parti de l’Unité nationale israélienne et membre du cabinet de guerre restreint, a fait part au secrétaire d’État américain, Antony Blinken, de la nécessité d’un changement de situation à la frontière avec le Liban. "Il est nécessaire d’exercer une pression sur le gouvernement libanais pour mettre fin aux attaques du Hezbollah soutenu par l’Iran et le tenir à distance des frontières", a-t-il dit lors d’un appel téléphonique avec le responsable américain, selon les médias israéliens.

Benny Gantz a aussi souligné que Tel Aviv "devra éliminer la menace que pose le Hezbollah le long de la frontière nord".

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a pour sa part déclaré que son pays était "ouvert à un éventuel accord avec le Hezbollah", estimant que " tout accord doit prévoir une zone de sécurité le long de la frontière et des garanties adéquates".

Les conditions israéliennes

Dans un contexte similaire, selon des sources de la chaîne panarabe, Al-Arabiya, un accord indirect, qui inclurait le Hezbollah et Israël, sur la situation à la frontière libanaise serait imminent. Israël aurait informé des médiateurs internationaux de certaines conditions liées au Liban.

Selon ces sources, Israël exigerait une surveillance française des frontières du côté libanais et une surveillance américaine du côté israélien, en plus de la présence de la Finul à la frontière avec le Liban. Il aurait réclamé le déploiement de l’armée libanaise le long de la frontière, en collaboration avec les forces françaises, et accepté que le Hezbollah conserve certaines positions de surveillance communes avec l’armée libanaise et les forces françaises.

En ce qui concerne les armes, Israël aurait informé les médiateurs de son exigence que les armes au sud du Litani soient sous le seul contrôle de l’armée libanaise.

Toujours de mêmes sources, on fait état d’une garantie américaine selon laquelle les forces israéliennes n’entreprendront aucune opération au sud du Liban.

Un autre rapport sur les négociations

Selon un rapport précédent de la chaîne 12 israélienne, des négociations en coulisses sont en cours entre plusieurs pays dans le but de rétablir le calme à la frontière sud, ce qui suppose l’application de la 1701. Les États-Unis, la France et plusieurs pays arabes participent à ces pourparlers visant à garantir la sécurité des villes et des colonies israéliennes le long de la frontière.

Les points importants énoncés dans le rapport comprennent le déplacement des forces du Hezbollah au nord du Litani, conformément à la 1701, le déploiement d’une force internationale dans les régions des Fermes de Chebaa et la partie nord de Ghajar, ainsi que l’élection d’un président de la République.