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La question de savoir si la "proposition" américano-française pour résoudre la situation dans le Liban-Sud à travers l’application de la résolution 1701 constitue la voie vers un règlement régional demeure au cœur des préoccupations.

Un diplomate occidental souligne l’émergence d’une recherche active d’une étape post-Gaza, motivée en grande partie par l’incapacité perçue de l’administration Biden à supporter les pressions nationales et internationales. Ces tensions ont entraîné pour la première fois des dissensions publiques entre Washington et Tel-Aviv, illustrées notamment par le vote du Congrès désapprouvant la gestion israélienne de la situation à Gaza.

Dans cette optique, Washington travaille activement à mettre fin à la guerre à Gaza pour prévenir ses éventuelles répercussions sur l’élection d’un président de la République. Dans ce contexte, elle vise à parvenir à un règlement dans le Liban-Sud en appliquant la résolution 1701, avec l’objectif de contrer les tentatives de l’Iran d’utiliser le Hezbollah à des fins régionales. Cependant, cette démarche comporte des risques, notamment l’expansion des combats et l’ouverture d’un nouveau front, accroissant ainsi le potentiel d’escalade régionale.

Malgré les défis rencontrés, Washington et Paris maintiennent leur "proposition" visant à aborder la situation dans le sud, en veillant à éviter les débats médiatiques qui pourraient compromettre son succès. Dans cette perspective, les ministres israéliens de la Défense, Yoav Gallant, et le membre du cabinet de guerre restreint Benny Gantz ont exprimé des approches distinctes mais complémentaires.

Le premier a affirmé "la disposition d’Israël à envisager un accord avec le Hezbollah, sous réserve de l’intégration d’une zone de sécurité le long de la frontière, assurant ainsi la sécurité des résidents des colonies"; alors que le deuxième, a indiqué qu’"Israël vise à modifier la situation le long de la frontière avec le Liban". Lors de sa récente rencontre avec le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, à Tel Aviv, M. Gantz a souligné qu’il est impératif "d’exercer une pression sur le gouvernement libanais pour mettre fin aux attaques du Hezbollah et l’éloigner des frontières".

Selon certaines informations, Israël aurait communiqué ses conditions aux médiateurs internationaux, en particulier aux Américains et aux Français, concernant la situation au Liban-Sud. Ces conditions laissent entendre que "la conclusion d’un accord pourra être imminente si le Hezbollah respecte les dispositions de la résolution 1701".

Ces mêmes informations font état du fait qu’Israël ne s’opposerait pas à ce que le Hezbollah conserve certaines positions de surveillance non armées en échange d’un déploiement de l’armée libanaise le long de la frontière et sur l’ensemble de la zone concernée, en collaboration avec les forces françaises dans le cadre de l’opération de sécurisation des frontières. Cette mesure viserait à confier exclusivement à l’armée libanaise la responsabilité de la détention d’armes au sud du Litani, tandis que les armes illégales (appartenant au Hezbollah et aux factions palestiniennes) seraient retirées de la zone internationale relevant de la résolution 1701. En échange, Washington garantirait qu’Israël ne mènerait aucune agression contre le sud.

Dans cette perspective, la "proposition" comprenait le déploiement des forces américaines le long de la frontière israélienne afin de garantir l’engagement d’Israël envers l’accord qui pourrait être renforcé par la résolution du différend relatif aux 13 points frontaliers contestés entre le Liban et Israël, selon des sources politiques américaines. De plus, elle suggérait le déploiement de forces internationales dans la région des fermes de Chebaa après le retrait israélien de cette zone, en attendant la détermination de son statut entre le Liban et la Syrie, ainsi que le retrait israélien de la région de Ghajar. Les médiateurs auraient réussi à obtenir de la part d’Israël des engagements sur plusieurs questions liées aux frontières, lesquelles devraient être finalisées prochainement.

La mission des médiateurs dans la mise en œuvre de la résolution 1701 coïncide avec des négociations se déroulant discrètement au Qatar concernant la guerre à Gaza et les moyens d’y mettre fin, comme l’indique un plan élaboré par l’envoyé spécial des États-Unis pour les questions humanitaires au Moyen-Orient, David Satterfield. Ces pourparlers impliquent diverses parties prenantes au conflit, y compris l’Iran de manière indirecte. On observe que l’Iran insiste sur l’utilisation de la carte du Hezbollah pour maintenir la tension au Liban-Sud, exerçant ainsi une pression en vue de relancer les négociations avec la partie américaine, qui sont en suspens depuis le déclenchement de la guerre à Gaza.

Dans ce contexte, les cercles diplomatiques soulignent l’intensification des actions des Houthis dans le golfe Arabique, menaçant la navigation maritime et inscrivant ainsi cette escalade dans le cadre de la pression exercée par l’Iran sur Washington.

Les pourparlers sous la direction de M. Satterfield au Qatar, qui visent à mettre un terme à la guerre pour des raisons humanitaires, avancent sans rencontrer d’obstacles majeurs, malgré l’insistance de l’armée israélienne à "refuser de compromettre ses positions dans une guerre qu’elle considère comme existentielle, cherchant à préserver sa réputation à travers cette démarche".

Ces développements récents témoignent de la détermination de Washington à mettre un terme aux conflits régionaux, en cherchant activement à contenir l’escalade des hostilités, particulièrement en tentant de mettre fin à la guerre à Gaza.

De son côté, l’Iran affirme ne pas vouloir la guerre, mais vise plutôt à obtenir la reconnaissance des droits palestiniens et à consolider son influence régionale. À cette fin, l’Iran utilise ses bras militaires comme leviers de pression sur Washington, que ce soit au Yémen, dans le golfe Arabique, en Irak, en Syrie, au Liban ou en Palestine, dans le but de servir ses intérêts stratégiques.

Les cercles diplomatiques occidentaux signalent des avancées dans les négociations au Qatar, tant pour mettre fin à la guerre à Gaza que pour appliquer la résolution 1701. Jusqu’à présent, aucune des parties n’a réussi à résoudre le conflit à Gaza.

Parallèlement, les initiatives internationales et arabes s’intensifient en faveur d’une solution globale. Cette démarche impliquerait la reconnaissance par Israël de la création d’un État palestinien indépendant. Un tel changement nécessiterait un réalignement du gouvernement israélien, simultanément avec le renouvellement de l’Autorité palestinienne, qui devrait intégrer toutes les factions et organisations pour devenir le représentant légitime de l’ensemble du peuple palestinien, habilité à négocier au nom de la population palestinienne tout entière.

Les développements dans la région favorisent une résolution rapide de la crise au Liban. L’événement récent au Parlement, portant sur la prolongation du mandat du commandant de l’armée pour une année supplémentaire, pourrait jouer un rôle dans l’accélération de l’élection d’un président de la République. Ce dernier serait chargé de signer la démarcation des terres, de mettre fin au conflit frontalier et de participer aux négociations régionales visant à établir un nouveau Moyen-Orient.

Dans ce cadre, un ancien ministre souligne que trancher la question du commandant de l’armée peu de temps avant la fin de son mandat ouvre la voie à une résolution de l’élection d’un président de la République au début de la nouvelle année, indiquant ainsi le chemin vers les solutions pour la phase à venir.

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