Écoutez l’article

 

Au terme d’une réunion de coordination tenue mardi par les écoles chrétiennes à l’archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth, le secrétaire général des écoles catholiques, le père Youssef Nasr, s’est exprimé sur le sujet auprès d’Ici Beyrouth.

Une réunion de coordination entre les représentants des écoles catholiques, évangéliques et orthodoxes s’est tenue mardi après-midi, à l’archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth, en présence du vice-président de la Chambre, Élias Bou Saab.

Cette initiative intervient à la suite de l’approbation par le Parlement, le 15 décembre, de deux lois modifiant certaines réglementations dans les écoles privées. Ces dernières se sont vivement opposées à cette initiative en déclarant la grève ouverte, le 21 décembre.

Au terme de la réunion, le père Youssef Nasr, secrétaire général des écoles catholiques, a déclaré à Ici Beyrouth que "la légifération hâtive (du 15 décembre) a engendré de nombreux problèmes", et qu’il existait "de nombreux obstacles à son application".

De ce fait, il a souligné la nécessité d’" apporter les amendements nécessaires à ces lois pour les rendre applicables", une observation rapportée dans le communiqué publié par l’archevêché au terme de la réunion.

Selon lui, "ces obstacles relèvent, entre autres, des paradoxes qui opposent certaines lois à d’autres ainsi que de l’absence d’un mécanisme d’application". 

Le père Nasr a présenté, à titre d’exemple, le cas de la loi 1515, selon laquelle "il est interdit aux écoles privées de percevoir des scolarités ou de payer des salaires en dollars, alors que la loi approuvée par le Parlement impose aux écoles des déductions sur l’aide financière allouée aux enseignants en dollars".

Selon lui, cette subvention constitue une mesure d’exception à caractère transitoire et ne pourrait faire l’objet de déductions. Il a avancé le même argument concernant la caisse d’indemnisation du personnel enseignant des écoles privées, institution qui est tenue d’effectuer ses échanges monétaires uniquement en livres libanaises.

Ce raisonnement s’avère être précaire lorsqu’on constate que l’État a déjà pris une disposition extraordinaire à cet égard, donnant la possibilité aux citoyens de payer leurs factures en dollars.

"Nous soutenons le fait que la loi vise à rendre justice aux retraités, mais il faudra discuter, autour d’une table de dialogue, des modalités d’application de cette loi afin d’éviter d’augmenter davantage la charge financière des parents ou d’interférer avec les statuts d’autres enseignants, tels que les contractuels."

Pour rappel, les amendements approuvés par la Chambre imposent aux enseignants contractuels une contribution obligatoire à la Caisse des indemnités, par le biais d’une déduction d’un pourcentage de leur salaire mensuel, obligation qui ne s’appliquait auparavant qu’aux enseignants à temps plein. Il est à noter que cette contribution s’est élevée, du fait du dernier changement, de 6 à 8%.

Concernant la collaboration avec M. Bou Saab, le père Nasr a affirmé que ce dernier "était à l’écoute des écoles qui ont exprimé leur point de vue quant aux failles juridiques" posées par les lois votées le 15 décembre. "Le dialogue était sérieux", a-t-il poursuivi, ajoutant que M. Bou Saab "s’est montré compréhensif et a participé activement au débat, prenant note des différents points soulevés".

Le secrétaire général a, dans ce contexte, insisté sur la nécessité de "donner suite à ce dialogue dans les plus brefs délais, afin de trouver des solutions qui rendent justice à la fois aux enseignants retraités, aux établissements scolaires et aux parents d’élèves, et ce, avant la fin des vacances scolaires".

En conclusion, il a affirmé que "l’Union des établissements éducatifs privés ne reviendra pas sur la décision de grève avant que des solutions pratiques ne soient mises en œuvre".