Le chef de la communauté juive au Liban, Isaac Arazi, est décédé mardi.  Âgé de 80 ans, il occupait le poste de président du Conseil communal juif au Liban.

La communauté juive, dont la religion est reconnue comme l’une des 18 confessions au Liban, s’est réduite au fil des ans. Avant la guerre civile (1975-1990), elle comptait 22.000 personnes et le Liban avait abrité des juifs fuyant d’autres pays arabes.

Dans sa nécrologie, Issac Arazi a été présenté comme "l’instigateur de la reconstruction de la synagogue", Magen Abraham. Inaugurée en 1926, cette synagogue est située dans le quartier de Wadi Abou Jmil qui fut le cœur de cette communauté. C’est l’une des plus grandes synagogues du monde arabe. Elle avait été ravagée lors des combats dans le centre-ville de Beyrouth pendant la guerre civile et pillée.

Issac Arazi en avait supervisé, au début des années 2000, les travaux de rénovation. "Nous sommes exaltés", avait-il confié à cette occasion à l’AFP en 2009. "Nous espérons que cette initiative fera en sorte que la communauté grandisse de nouveau", avait-il ajouté.

Contactée par Ici Beyrouth, la sœur de feu M. Arazi a souligné qu’ "il a pris l’initiative de reconstruire la synagogue de Beyrouth, il en a été le principal instigateur ". Il a effectué à cet effet " plusieurs contacts, aussi bien internes ; avec des dirigeants libanais et des connaissances au Liban, qu’externes, pour réunir suffisamment de capitaux en vue de la reconstruire ".   De plus, " il a amplement œuvré au bien-être des juifs vivant au Liban. Il s’occupait notamment des personnes nécessiteuses et agonisantes ".  Elle a également fait valoir que feu M. Arazi " ne considérait pas la synagogue comme une richesse propre à la communauté juive ", mais " faisant partie du patrimoine national Libanais " estimant dans ce sens que cela " devrait contribuer à faire connaitre l’architecture juive " au pays du Cèdre.  Par ailleurs, M. Arazi était " intégré et assimilé à la société libanaise et voulait que tous les juifs libanais soient assimilés de la sorte ". Néanmoins, " il souffrait horriblement de la marginalisation dans laquelle certains libanais extrémistes tenaient les juifs libanais ". Et d’ajouter : " Il était révolté par l’amalgame (que beaucoup de personnes établissent) entre la religion et la nationalité ".

Le dernier rabbin avait quitté le pays en 1977, après le début de la guerre civile au cours de laquelle certains juifs avaient été enlevés et tués.

 

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