"On se retrouve en plein cœur des tirs." Le capitaine Paul, membre de la Finul, s’inquiète de la nette dégradation de la sécurité dans le Liban-Sud depuis l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre.

"On est passé d’une zone relativement calme à une zone volatile où tout est très dépendant de la moindre déclaration politique", poursuit le capitaine devant son véhicule de patrouille (VBL) peint en blanc, avec le sigle "ONU" bien en vue, sur la base de Deir Kifa, à une dizaine de kilomètres de la frontière entre Israël et le Liban.

Dans cette zone de collines, les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah, qui affirme agir pour soutenir le Hamas, son allié, sont quasi quotidiens depuis le début de la guerre entre le mouvement islamiste palestinien et Israël dans la bande de Gaza.

Les Casques bleus français y ont, depuis, quasiment "doublé" leurs patrouilles quotidiennes, passant de quatre à sept par jour, selon l’officier en charge des opérations de la base.

"C’est tendu, il y a des obus qui tombent tous les jours, ça s’entend, vous êtes dans une ambiance de guerre", ajoute-t-il, alors qu’on entend au loin le vrombissement d’un drone survolant la zone.

Les forces françaises, présentes au Liban depuis 1978, comptent parmi les principaux contributeurs de la Finul, avec 700 hommes sur environ 10.000.

Tirs de roquettes, obus, drones, "ce qui se passait avant sur trois-quatre ans se passe maintenant en une semaine", estime le gradé.

Les affrontements dans le Liban-Sud sont largement limités aux zones frontalières, mais Israël a mené ces derniers jours des frappes plus en profondeur, jusqu’à une vingtaine de kilomètres de la frontière.

Plusieurs incidents inquiétants, qui ont effectivement touché la Finul, ont été identifiés ces derniers jours, notamment une attaque contre une patrouille de la Finul à Taybé, dans laquelle un soldat a été blessé. Une patrouille du contingent français a aussi été prise à partie "par un groupe de jeunes hommes" à Kfar Kila, laissant craindre une montée des incidents de ce type.

Marina de Russé/AFP

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