Washington et Paris redoutent un piège lié au cessez-le-feu
Les véhicules de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) circulent sur une route dans la région de Marjayoun, au sud du Liban, le 17 octobre 2024, en plein conflit entre Israël et le Hezbollah. ©AFP

La résolution 425 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée en 1978 après «l’Opération Litani» contre l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a permis le déploiement de forces internationales dans le sud du Liban le 23 mars 1978. Elles sont toujours présentes aujourd'hui en vertu de la résolution 1701 de 2006. Malgré les attaques d'Israël, des Palestiniens, de leurs alliés et du Hezbollah, ces forces ont poursuivi leurs missions, ayant perdu 337 membres jusqu'en mai dernier.

Selon une source onusienne, les Forces intérimaires des Nations unies (Finul) resteront déployées dans le sud du Liban tant que la résolution 1701 sera en vigueur. Si une nouvelle résolution devait être adoptée, elle réaffirmerait également la nécessité de leur présence en tant que facteur de réduction des tensions et de désescalade, garantissant ainsi une stabilité durable à la frontière libano-israélienne. Elles pourraient également bénéficier d'une plus grande liberté de mouvement et d'un soutien renforcé, ce qui les rendrait plus efficaces aux côtés de l'armée libanaise, leur permettant d'assurer leur propre sécurité tout en accomplissant leurs missions avec précision et succès.

Dans ce contexte, les États-Unis souhaitent continuer à soutenir financièrement les forces de la Finul, à condition qu'elles puissent pleinement exercer leur rôle sans entraves, comme cela a été le cas depuis la guerre de juillet 2006. Depuis ce conflit, les forces ont travaillé à mettre en œuvre la résolution 1701, privilégiant des actions concrètes plutôt que de simples déclarations.

La brigade espagnole, par exemple, a été l'une des premières à prendre des initiatives en ce sens, mais elle a tragiquement été victime d'un attentat à la bombe lors d'une patrouille en juin 2007, faisant six victimes parmi ses membres. Depuis cet événement, la Finul a peiné à accomplir l'intégralité de ses missions au sud du Litani, notamment en ce qui concerne l'établissement d'une zone tampon véritablement exempte d'armes et de combattants.

Avec le déclenchement des hostilités lors de l'opération «Déluge d'Al-Aqsa», il est devenu évident que le sud du Litani s'est métamorphosé en un bastion militaire contrôlé par le Hezbollah. Des sites de lancement de missiles et des infrastructures de combat se trouvent désormais à proximité des positions de la Finul, ce qui complique la situation.

Malgré tout, la Finul apparaît comme une nécessité dans tout nouveau contexte qui pourrait émerger après la guerre actuelle, que ce soit sous le mandat de la résolution 1701 ou d'une autre décision. Cependant, la question demeure: comment s'assurer que le gouvernement libanais et le Hezbollah respecteront cette exigence?

À ce jour, il n'existe pas de feuille de route libanaise sur cette question. Israël a déclaré qu'il ne négociera la situation au sud du Liban qu'en cas de conflit, cherchant à empêcher le Hezbollah de réarmer la région au sud du Litani. De son côté, le gouvernement libanais ne dispose d'aucun élément concret sur l'avenir de cette zone, la décision de paix dépendant du Hezbollah, influencé par l'Iran. Ainsi, il semble difficile pour un responsable libanais d'affirmer publiquement que le Liban a mis fin aux hostilités. De plus, aucun représentant libanais ne peut réellement s'engager à appliquer la résolution 1701, celle-ci étant conditionnée par une décision iranienne communiquée au Hezbollah.

Ainsi, selon les informations, les Américains et les Français ont constaté un manque de sérieux de la part du Liban dans les discussions sur le cessez-le-feu et l'application de la résolution 1701. Le gouvernement libanais n'a pas fourni d'engagement ferme, suscitant des inquiétudes quant à un éventuel stratagème du Hezbollah. Ce dernier pourrait suggérer un cessez-le-feu tout en permettant à l'armée libanaise de reprendre ses positions récemment abandonnées le long de la ligne bleue. Ensuite, il pourrait prétendre que l'armée a rétabli sa présence et que la résolution 1701 a été appliquée du point de vue libanais, alors qu'en réalité, cela ne serait qu'une répétition des événements survenus après la guerre de juillet 2006.

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