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Les actions militaires et sécuritaires précèdent-elles l’action diplomatique pour résoudre les crises dans la région, à commencer par la guerre à Gaza?

Selon des sources bien informées, la décision de mettre fin à la guerre à Gaza a déjà été prise. Par ailleurs, les échanges en cours entre les parties ont pour objectif de mettre en œuvre un accord abordant les détails d’une solution finale et exhaustive pour le dossier palestinien. Les discussions sont lancées entre les parties concernant le conflit sur "l’après-guerre" à Gaza, alors que le principe d’un cessez-le-feu est fortement mis en avant. Cependant, ses modalités devraient faire l’objet d’une discussion.

Une initiative égyptienne "progressiste" a été lancée pour passer au crible les différents points de la solution, tant du côté palestinien qu’israélien, alors que les contacts se multiplient entre le Qatar et l’Iran pour obtenir de l’aide.

À cet égard, toutes les parties devraient s’adapter au rythme de progression de la solution soutenue par Washington, qui se base sur le principe de "deux États". C’est dans cette perspective que le président palestinien, Mahmoud Abbas, participe aux négociations en vue de former un gouvernement technocrate chargé de mettre en œuvre le projet de règlement du conflit.

Selon un responsable français, le retour du secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, pour la cinquième fois dans la région, témoigne clairement de la volonté des États-Unis de mettre fin au conflit militaire à Gaza et d’apaiser les tensions au Liban-Sud, afin d’éviter une guerre qui entraînerait des répercussions graves sur l’avenir du Liban.

De fait, la mission de Blinken consiste à promouvoir l’initiative égyptienne auprès d’Israël. Tout le monde attend avec impatience les résultats des discussions, notamment que le pouvoir décisionnel concernant la poursuite de la guerre est strictement entre les mains de Washington. Il n’en demeure pas moins que la capitale américaine ne souhaite nullement la guerre, mais cherche plutôt à la résorber et à résoudre les crises qui en ont résulté, notamment: l’ouverture d’un front au Liban-Sud, les tensions en mer Rouge, l’intensification des frappes israéliennes contre les sites du Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran et du Hezbollah, ainsi que sur l’aéroport de Damas afin d’empêcher la livraison d’armes au Hezbollah.

Selon des sources diplomatiques occidentales, tout le monde participe aux efforts de négociations en vue de parvenir à un règlement global dans la région. Par ailleurs, les parties concernées ont entamé des discussions concernant les détails du projet de l’initiative égyptienne.

À en croire ces mêmes sources, dans cette conjoncture favorable, le Liban entre dans la phase finale de l’élection présidentielle qui pourrait coïncider avec les développements positifs à Gaza, comme la cessation des opérations militaires et le début de concrétisation des aspects du projet de règlement du conflit.

Selon certaines sources, "les contacts et négociations en cours, découlant de l’initiative égyptienne, aident à accélérer les étapes de la solution au Liban pour l’élection d’un président et la formation d’un gouvernement".

Par ailleurs, la convergence politique entre l’opposition et le duopole chiite pour prolonger le mandat du commandant de l’armée est un signe positif pour parvenir à un accord concernant l’élection d’un président. Pour cela, l’opposition appelle le duopole chiite à renoncer à son candidat et à en trouver un autre, comme l’a déclaré l’émissaire français Jean-Yves Le Drian lors de ses récentes visites à Beyrouth. Le choix du président se fera selon les spécifications établies par le groupe des Cinq de Paris et le patriarche Raï.

De son côté, pour couper court à tout marchandage, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, s’exprimant au nom de l’opposition, a déclaré: "L’application de la résolution 1701 n’a aucun lien avec le fauteuil présidentiel. Quiconque veut appliquer un sujet doit d’abord en être convaincu. Et toute personne qui souhaite proposer une solution de rechange à une démarche réalisable doit le faire à ses dépens. Nous avons une seule requête: que le prochain président ne soit pas simplement un portrait accroché aux murs de Baabda. De plus, nous n’avons à l’esprit aucune personne en particulier."

Ces positions servent de réponse aux échos selon lesquels le Hezbollah "aurait informé les Cinq, par le biais d’intermédiaires, qu’il est prêt à mettre en œuvre la résolution 1701, en échange d’un pouvoir (le président de la République) qui serait comme une garantie pour lui et ses armes. Ainsi, sa sortie du sud du Litani repose sur la présence d’un pouvoir et d’un président de la République qui ne le poignarderaient pas dans le dos" en exigeant le désarmement conformément aux résolutions internationales.

Dans ce contexte, des sources américaines bien informées ont révélé a Ici Beyrouth qu’une initiative américaine serait en cours pour accélérer l’élection d’un président, car la vacance présidentielle ne peut perdurer à ce stade.

Par ailleurs, l’ambassadrice récemment désignée, Lisa Johnson, qui a servi deux ans à Awkar avec l’ambassadeur Vincent Battle, connaît bien le Liban et propose une initiative pour combler le vide sans conditions ni exigences préalables. Selon certaines informations, elle apporterait une série d’exigences américaines, à savoir: l’expulsion des dirigeants du Hamas et du Jihad islamique du Liban pour éviter qu’il ne soit ciblé ultérieurement, l’absence d’armes et de combattants autres que l’armée libanaise, la Finul et les forces de sécurité au sud du Litani, la remise de la sécurité dans cette région aux mains de l’État et de la Finul, ainsi que la mise en œuvre des résolutions internationales, en particulier les résolutions 1860, 1559 et 1701.

Selon les sources, "l’initiative américaine est limitée dans le temps pour l’élection d’un président et la mise en place d’une solution au Liban". Washington a commencé, depuis un certain temps déjà, à communiquer et à coordonner avec les parties au Liban.

Selon ces mêmes sources, "l’élection d’un président fournira le soutien financier nécessaire à l’économie libanaise en échange de l’arrêt des opérations militaires le long de la frontière avec Israël". Amos Hochstein, principal conseiller de Joe Biden pour les affaires énergétiques, portera ces exigences, ainsi que d’autres, lorsqu’il se rendra à Beyrouth pour aider à l’élection d’un président, à l’application de la résolution 1701 et à la délimitation des frontières terrestres en fixant treize points de litige.

La présence de Hochstein coïncide avec l’arrivée d’un délégué qatari œuvrant également pour l’élection d’un président. On attend, par ailleurs, l’arrivée de l’émissaire français, Jean-Yves Le Drian, s’il n’est pas chargé par le président Emmanuel Macron de former un nouveau gouvernement français.

Aux dires de sources bien informées, les Cinq tiendront par ailleurs une réunion "détaillée", pour accélérer l’élection d’un président et faire face à la prochaine étape et à ses développements.

Selon des sources de l’opposition, tout cela se déroule en parallèle avec l’action du président Nabih Berry, en remplaçant la semaine de dialogue par des réunions bilatérales, loin des feux de la rampe, pour parvenir à un consensus politique en vue de choisir un nouveau président.

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