Écoutez l’article

 

Un accord a été conclu entre les établissements d’enseignement privé et le syndicat des enseignants lors de la réunion présidée, mardi, par le ministre sortant de l’Éducation, Abbas Halabi. Le syndicat annule la grève et mercredi sera une journée de cours ordinaire.

Le syndicat des enseignants des écoles privées a annoncé, mardi soir, que mercredi "sera une journée d’enseignement ordinaire dans les écoles privées, en vertu d’un accord conclu au ministère de l’Éducation entre le syndicat et l’union des établissements d’enseignement privé au Liban, en présence des comités de parents".

Ce communiqué a été publié à l’issue d’une réunion tenue, mardi après-midi, avec le ministre sortant de l’Éducation, Abbas Halabi, visant à résoudre la question du réajustement de la pension de retraite pour les enseignants du privé.

Dans ce cadre, M. Mahfoud a précisé qu’"il n’y aura aucun problème si l’accord est officiellement signé dans les prochaines 48 heures". Dans le cas contraire, il ferait "à nouveau appel aux assemblées générales" du syndicat des enseignants.

À cet égard, M. Halabi a affirmé que "les institutions éducatives privées s’engagent à fournir au moins 60 milliards de livres libanaises par mois à la caisse des indemnités, pour couvrir le paiement des pensions de retraite".

Interrogé par Ici Beyrouth, le père Youssef Nasr, secrétaire général des écoles catholiques, a expliqué que cette somme mensuelle est actuellement de 10 milliards de livres libanaises. Conformément à l’accord conclu, elle a été multipliée par six. Le père Nasr a, dans ce contexte, signalé qu’un délai de 48 heures a été demandé afin de "mener des concertations avec l’ensemble des institutions éducatives privées" et d’obtenir leur accord. C’est alors que "le protocole sera signé avec le syndicat des enseignants, en présence de M. Halabi, qui se chargera de le soumettre au Conseil des ministres pour approbation".

De son coté, M. Mahfoud a signalé à Ici Beyrouth que "cet accord constitue une solution provisoire, dans l’attente de la légifération".

Pour rappel, deux lois portant sur le financement de la caisse des indemnités et le budget des écoles privées ont été votées par les députés le 15 décembre, puis approuvées par le Cabinet le 19 décembre dernier. Or, à la suite de la protestation des écoles privées, ces lois ont été renvoyées au Parlement, au terme du Conseil des ministres du 12 janvier. De ce fait, M. Mahfoud a annoncé, plus tôt dans la journée de mardi, que "le syndicat présentera un recours en invalidation" contre cet acte, visant à rétablir la validité de ces lois.

En effet, lors de la réunion, M. Halabi a déclaré que le renvoi des lois est "un fait accompli", et qu’"il faudra à présent réfléchir à l’étape suivante", vu que c’est au Parlement de réexaminer ce dossier.

Lorsqu’il a convié, dimanche, les deux parties à une rencontre, il a estimé que "le renvoi des lois constitue une invitation à renforcer les chances du dialogue et non un moyen de confrontation". L’objectif est que toutes les parties "conviennent d’un protocole pour l’application de la loi", à savoir l’union des écoles privées, le syndicat des enseignants, la caisse des indemnités et les comités de parents d’élèves.

Il a alors indiqué que "l’ambiance de la réunion était entièrement positive" et que les différentes parties travaillent en "coopération totale, dans le souci de maintenir la continuité de l’année scolaire, dans l’intérêt des élèves". Selon lui, "il y a un consensus sur la nécessité de rétablir l’équité en faveur des enseignants qui ont consacré de nombreuses années au service de leurs écoles".

Parallèlement, les enseignants retraités des écoles privées ont observé un sit-in devant le siège du ministère de l’Éducation à l’Unesco, revendiquant "leur droit à une pension décente, au même titre que leurs collègues du secteur public".