Le bloc parlementaire du Renouveau a estimé jeudi que "les positions du Premier ministre sortant, Najib Mikati, exposent le Liban au risque de guerre, comme elles violent la Constitution et les résolutions internationales".

Le Renouveau s’est ainsi dit "surpris" par les propos tenus "en Conseil des ministres et dans certains médias" par le Premier ministre sortant, Najib Mikati, qui a "cautionné deux équations des plus dangereuses pour le Liban, à l’ombre de la guerre dans la région".

La première équation est le fait de "reconnaître que le gouvernement ne détient pas la décision de guerre et de paix et d’annoncer que c’est le Hezbollah qui a ouvert le front sud", le 8 octobre, au lendemain du début de la guerre à Gaza, a souligné le Renouveau dans un communiqué. La seconde équation reste le fait que le chef du gouvernement d’expédition des affaires courantes "lie l’arrêt des hostilités au Liban à l’arrêt de la guerre à Gaza", le gouvernement cautionnant ainsi le principe de "l’unité des fronts, invoqué par l’axe obstructionniste pour obtenir des acquis au détriment du Liban et des Libanais", lit-on dans le texte. Ce qui place le Liban dans le collimateur de l’État hébreu et expose les Libanais à un grand danger, a mis en garde le Renouveau.

Le bloc parlementaire a, dans ce contexte, appelé M. Mikati à "revenir sur ses positions qui constituent une violation de la Constitution, de l’accord de Taëf et des résolutions internationales, et expose le Liban au danger d’une guerre dévastatrice". "Nous tenons à rappeler à M. Mikati que, conformément à la Constitution, seul le gouvernement détient la décision de guerre et de paix et ne peut pas, par conséquent, déléguer cette décision à une partie qui possède des armes et qui sert un projet régional", a poursuivi le Renouveau, en référence au Hezbollah et à l’Iran.

Le bloc parlementaire a enfin réitéré son soutien à la cause palestinienne, appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Il a souligné que l’appui du Liban à cette juste cause doit s’aligner sur la nécessité de préserver la souveraineté du Liban et la sécurité des Libanais. Le bloc du Renouveau s’est prononcé, dans ce cadre, en faveur de la solution à deux États.

Même son de cloche chez Fadi Karam, député de la République forte (Forces libanaises), qui, dans une interview accordée à la Voix de tout le Liban, a critiqué les propos tenus par M. Mikati.