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Lors de sa réunion du 12 janvier, le gouvernement a approuvé l’attribution des blocs 8 et 10 dans la Zone économique exclusive (ZEE) libanaise en Méditerranée au consortium composé de TotalEnergies, Eni et QatarEnergy.

Cette décision a été prise après l’échec des négociations menées par l’Autorité libanaise de gestion du secteur pétrolier pour obtenir une modification des deux offres présentées par le consortium pour l’exploration et l’extraction d’hydrocarbures dans les deux blocs.

Le Conseil des ministres a certes donné son feu vert à l’attribution des deux blocs, mais il a inclus dans sa décision une série de conditions, établies par le ministère de l’Énergie. Il a sollicité l’accord de TotalEnergies sur les conditions posées, avant la signature de l’accord entre les deux parties, prévue, si tout se passe bien, durant la première moitié de février.

Celles-ci se rapportent à un relèvement de la part financière du Liban, dans une fourchette allant de 56% à 62% dans les deux offres, ainsi que la réduction des délais fixés par le consortium pour la réalisation des relevés sismiques dans le bloc 8 et les opérations d’exploration et de forage dans les deux blocs 8 et 10.

TotalEnergies examine actuellement ces conditions pour décider s’il doit procéder à la signature de l’accord pour les deux blocs ou se limiter à un seul.

Il est intéressant de relever dans ce contexte que l’Autorité de gestion du secteur pétrolier souligne que les deux offres relatives aux blocs 8 et 10 sont en contradiction avec le cahier des charges. Mais comme il s’agit des deux seules offres présentées, le Liban pourrait signer l’accord avec le consortium, même si ses conditions sont rejetées.

De sources proches du dossier, on indique que le contenu des deux offres, notamment en ce qui concerne les délais prolongés d’exploration et de forage, pouvant aller jusqu’à 4 ans, soulèvent des soupçons quant à une volonté de favoriser Israël.

Dans les conditions qu’il a posées, le Liban précise qu’au cas où le consortium découvrirait des quantités de pétrole et de gaz dépassant les attentes, le ministre de l’Énergie devra engager des négociations contraignantes en vue d’une augmentation de la part financière de l’État.

De plus, TotalEnergies devra lancer les relevés sismiques dans le bloc 8 dans les trois mois suivant la signature de l’accord. Cette opération devra s’achever dans un délai maximal d’un an, puis le processus d’exploration d’hydrocarbures sera mené. Il sera étalé sur trois ans.

Au cas où le consortium rejetterait ces conditions, il perdrait ses droits dans le bloc 8.

Pour ce qui est du bloc 10, le Cabinet a exigé que le forage du premier puits se déroule dans un délai d’un an à compter de la signature de l’accord, avec une possibilité de prolonger ce délai pour une période supplémentaire de six mois, sur décision du ministre de l’Énergie.

Il ressort de tout ce qui précède, que le forage d’un nouveau puits d’exploration dans les eaux libanaises ne sera pas envisageable avant 2026 dans le meilleur des cas, bien que les relevés de Total aient permis d’identifier deux réservoirs potentiels, l’un pour le gaz et l’autre pour le pétrole, dans le bloc 10.

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