Le Hezbollah est bien connu pour exceller dans l’art de profiter de toute opportunité qui s’offre à lui. Il sait comment influencer le cours des événements à son avantage d’autant plus qu’il les aurait lui-même provoqués. Il se révèle particulièrement habile à jouer sur leurs contradictions dans le feu de l’action. Il ne perd jamais son temps inutilement.
Dès que Saad Hariri a annoncé son retrait politique, ainsi que celui de son parti, le courant du Futur, ses adversaires étaient fin prêts pour jouer de manœuvres leur permettant de faire face à la nouvelle donne. Le chœur des marionnettes médiatiques se dépêcha de répandre plus d’une rumeur laissant croire que seuls des facteurs extérieures auraient poussé Saad Hariri à prendre une telle décision. Ainsi, le bras iranien au Liban n’envisage l’après-Hariri que plus de sabotage et de déstabilisation grâce, notamment, à des campagnes médiatiques particulièrement malveillantes et retorses. Les mercenaires de l’Iran tablent sur les esprits crédules, disposés à prendre pour argent comptant les mensonges qu’ils leur servent, même si parfois ils peuvent recéler des parcelles de vérité. À leurs yeux, le vrai a pour finalité le faux. Pour les pêcheurs en eau trouble, cet événement est une occasion en or pour orienter la crise comme étant un contentieux entre l’Arabie saoudite et les sunnites libanais. Par cette manœuvre, ils espèrent détourner l’attention du fait qu’ils ont bel et bien livré, eux-mêmes, le Liban à l’Iran, conformément à l’agenda du régime iranien du Vicariat du Jurisconsulte (wilayat el-faqih).
En premier, on laisse courir la rumeur que l’Arabie saoudite aurait poussé Saad Hariri à se retirer afin de le neutraliser préventivement, dans l’optique de lancer une offensive en règle contre la «Résistance» (le Hezbollah). Comme preuve de cette thèse, on invoque les «conditions désobligeantes à la souveraineté libanaise» du document présenté par le ministre koweïtien, cheikh Ahmad Nasser al-Mohammad al-Sabah, auquel le Liban doit répondre sous peu.
Ces mêmes cercles médiatiques ignorent, de ce fait, que les véritables raisons derrière la décision de Hariri sont la conséquence inéluctable d’une crise endémique qui pèse lourdement sur le Liban. Une crise savamment entretenue, qui a kidnappé le Liban, qui le maintient en otage et le met délibérément dans un face-à-face de confrontation avec la double légalité arabe et internationale. Ainsi, le Liban demeure en résidence forcée, à la merci de son geôlier.
Les mêmes partisans de la «Résistance» s’ingénient à se répandre en lamentations sur le vide que laisse le retrait de Saad Hariri et vont jusqu’à exprimer leurs appréhensions sur la stabilité de la formule libanaise et de son pacte contractuel dont, par ailleurs, ils disposent à leur guise. Ils sont passés maîtres dans l’art d’attiser en permanence le feu de la discorde et d’instiller l’angoisse et la panique dans les milieux du courant du Futur et de la communauté sunnite. Leurs manœuvres tactiques mensongères visent à induire le délitement et l’atomisation de cette communauté. Tout cela laisse entendre qu'ils cherchent à pousser les sunnites à se doter d’un nouveau pôle central de référence, interne et externe, qui leur demeurerait fidèlement loyal et ne les abandonnerait pas à leur sort comme l’aurait fait l’Arabie saoudite. Une telle lecture est conforme aux effets produits en milieu chiite par cette même approche. Les chiites libanais, afin de maintenir leur cohésion, ont fini par accepter de se transformer en outils dociles de la stratégie iranienne, obéissant aux instructions de wilayat al-faqih, d’où ils puisent leur force.
Néanmoins, il faut préciser que cet excès de sollicitude à l’égard des sunnites n’empêche nullement l’exploitation au grand jour de la nouvelle donne, d’autant plus que la décision de Hariri n’a pas surpris le Hezbollah, en dépit de tout ce que peuvent raconter les cercles médiatiques qui lui sont acquis.
Il serait utile de rappeler, à titre de flash-back, toutes les violences qui suivirent la mort de feu Rafic Hariri en 2005: assassinats politiques en série, attentats à l’explosif, «guerre divine» (2006), occupation du centre-ville de Beyrouth (2007), razzia du 7 mai (2008) suivi de l’accord de Doha puis les tractations sur le tiers de blocage et le «ministre-roi», sans oublier le fameux one way ticket qui démit Hariri de ses fonctions (2011) à son entrée à la Maison Blanche, et sans négliger la campagne dilatoire contre Hariri après son annonce de la candidature de Sleiman Frangié à la présidence de la République en 2015. On n’hésita pas à présenter les modalités de cette candidature comme étant un rapt des prérogatives chrétiennes. Et pourtant, il n’est un secret pour personne que M. Frangié n’aurait jamais pu se réunir avec M. Hariri sans l’aval du Hezbollah et de ses tuteurs iraniens, ainsi que celui de Bachar el-Assad. On n’oubliera pas d’évoquer la suite: le compromis présidentiel (2016) et les entraves multiples qui l’accompagnèrent rien que pour les «beaux yeux» de l’allié du «compromis de Mar Mikhaël», Gebran Bassil lui-même dont l’appétit insatiable pour le pouvoir et ses prébendes est légendaire.
On pourrait continuer indéfiniment, la liste est interminable. Néanmoins tout indique que les assassinats physiques ou politiques n’ont d’autre but que d’achever le Liban, prospère et fort en dépit de ses défauts, en vue de lui substituer un autre Liban, failli et en banqueroute, qui émerge actuellement sous nos yeux sur les ruines et les décombres de tout ce qui peut constituer un État digne de ce nom. La détermination à réaliser une telle tâche se poursuit malgré tous les changements de donne qui peuvent intervenir.
La machination, notamment médiatique, se poursuit sans relâche. D’un côté nous entendons dire que les milieux pro-iraniens sont l’objet de fortes pressions. De l’autre, on n’hésite pas à répandre de fausses rumeurs laissant croire que Samir Geagea, président des Forces libanaises (FL), n’a d’autre but que de remplir le vide laissé par Hariri, de se substituer au leadership sunnite et ce avec l’appui et la bénédiction de l’Arabie saoudite. Les médias hezbollahis n’hésitent pas à accuser M. Geagea d’être le partenaire d’un vaste complot «saoudo-sioniste» qui cherche à entraîner le Liban dans une nouvelle guerre civile. Une telle manœuvre affaiblit Samir Geagea en le rendant responsable de la défaite de son ex-allié Saad Hariri, en attendant de brûler le chef des FL comme on a brûlé M. Hariri.
Ce faisant, on se débarrasse d’un adversaire de taille face à la clique au pouvoir, ce qui rend un service inestimable à l’allié du Hezbollah, Gebran Bassil, le gendre du président de la République, qui se débat au milieu de plus d’une difficulté: chute de popularité en milieu chrétien, risque de perdre son aura de principal représentant chrétien ce qui dessert toute possibilité d’accéder à la présidence de la République.
De toute manière, Monsieur Gebran Bassil n’a jamais bénéficié d’un quelconque avantage politique sans le Hezbollah, dont il demeure l’obligé. Il est donc tout à fait naturel, aux yeux du Hezbollah, de profiter du moment opportun qui s’offre à lui, afin de redorer l’image du gendre et dauphin en noircissant autant que faire se peut celle de son principal adversaire et obstacle, Samir Geagea.
Pour cela, le chœur des courtisans médiatiques du Hezbollah est fin prêt pour mener une telle bataille qui débute par une sollicitude suspecte à l’égard des «frères sunnites».
Aujourd’hui, on s’en prend à Samir Geagea et à l’Arabie saoudite. Demain, on inventera d’autres paramètres pouvant servir le même objectif, à savoir exploiter au maximum la décision de Saad Hariri afin d’engranger le plus grand nombre de sièges parlementaires acquis à l’Iran lors du scrutin législatif du printemps prochain, si jamais une telle échéance constitutionnelle a lieu en mai.
Point à la ligne.
Dès que Saad Hariri a annoncé son retrait politique, ainsi que celui de son parti, le courant du Futur, ses adversaires étaient fin prêts pour jouer de manœuvres leur permettant de faire face à la nouvelle donne. Le chœur des marionnettes médiatiques se dépêcha de répandre plus d’une rumeur laissant croire que seuls des facteurs extérieures auraient poussé Saad Hariri à prendre une telle décision. Ainsi, le bras iranien au Liban n’envisage l’après-Hariri que plus de sabotage et de déstabilisation grâce, notamment, à des campagnes médiatiques particulièrement malveillantes et retorses. Les mercenaires de l’Iran tablent sur les esprits crédules, disposés à prendre pour argent comptant les mensonges qu’ils leur servent, même si parfois ils peuvent recéler des parcelles de vérité. À leurs yeux, le vrai a pour finalité le faux. Pour les pêcheurs en eau trouble, cet événement est une occasion en or pour orienter la crise comme étant un contentieux entre l’Arabie saoudite et les sunnites libanais. Par cette manœuvre, ils espèrent détourner l’attention du fait qu’ils ont bel et bien livré, eux-mêmes, le Liban à l’Iran, conformément à l’agenda du régime iranien du Vicariat du Jurisconsulte (wilayat el-faqih).
En premier, on laisse courir la rumeur que l’Arabie saoudite aurait poussé Saad Hariri à se retirer afin de le neutraliser préventivement, dans l’optique de lancer une offensive en règle contre la «Résistance» (le Hezbollah). Comme preuve de cette thèse, on invoque les «conditions désobligeantes à la souveraineté libanaise» du document présenté par le ministre koweïtien, cheikh Ahmad Nasser al-Mohammad al-Sabah, auquel le Liban doit répondre sous peu.
Ces mêmes cercles médiatiques ignorent, de ce fait, que les véritables raisons derrière la décision de Hariri sont la conséquence inéluctable d’une crise endémique qui pèse lourdement sur le Liban. Une crise savamment entretenue, qui a kidnappé le Liban, qui le maintient en otage et le met délibérément dans un face-à-face de confrontation avec la double légalité arabe et internationale. Ainsi, le Liban demeure en résidence forcée, à la merci de son geôlier.
Les mêmes partisans de la «Résistance» s’ingénient à se répandre en lamentations sur le vide que laisse le retrait de Saad Hariri et vont jusqu’à exprimer leurs appréhensions sur la stabilité de la formule libanaise et de son pacte contractuel dont, par ailleurs, ils disposent à leur guise. Ils sont passés maîtres dans l’art d’attiser en permanence le feu de la discorde et d’instiller l’angoisse et la panique dans les milieux du courant du Futur et de la communauté sunnite. Leurs manœuvres tactiques mensongères visent à induire le délitement et l’atomisation de cette communauté. Tout cela laisse entendre qu'ils cherchent à pousser les sunnites à se doter d’un nouveau pôle central de référence, interne et externe, qui leur demeurerait fidèlement loyal et ne les abandonnerait pas à leur sort comme l’aurait fait l’Arabie saoudite. Une telle lecture est conforme aux effets produits en milieu chiite par cette même approche. Les chiites libanais, afin de maintenir leur cohésion, ont fini par accepter de se transformer en outils dociles de la stratégie iranienne, obéissant aux instructions de wilayat al-faqih, d’où ils puisent leur force.
Néanmoins, il faut préciser que cet excès de sollicitude à l’égard des sunnites n’empêche nullement l’exploitation au grand jour de la nouvelle donne, d’autant plus que la décision de Hariri n’a pas surpris le Hezbollah, en dépit de tout ce que peuvent raconter les cercles médiatiques qui lui sont acquis.
Il serait utile de rappeler, à titre de flash-back, toutes les violences qui suivirent la mort de feu Rafic Hariri en 2005: assassinats politiques en série, attentats à l’explosif, «guerre divine» (2006), occupation du centre-ville de Beyrouth (2007), razzia du 7 mai (2008) suivi de l’accord de Doha puis les tractations sur le tiers de blocage et le «ministre-roi», sans oublier le fameux one way ticket qui démit Hariri de ses fonctions (2011) à son entrée à la Maison Blanche, et sans négliger la campagne dilatoire contre Hariri après son annonce de la candidature de Sleiman Frangié à la présidence de la République en 2015. On n’hésita pas à présenter les modalités de cette candidature comme étant un rapt des prérogatives chrétiennes. Et pourtant, il n’est un secret pour personne que M. Frangié n’aurait jamais pu se réunir avec M. Hariri sans l’aval du Hezbollah et de ses tuteurs iraniens, ainsi que celui de Bachar el-Assad. On n’oubliera pas d’évoquer la suite: le compromis présidentiel (2016) et les entraves multiples qui l’accompagnèrent rien que pour les «beaux yeux» de l’allié du «compromis de Mar Mikhaël», Gebran Bassil lui-même dont l’appétit insatiable pour le pouvoir et ses prébendes est légendaire.
On pourrait continuer indéfiniment, la liste est interminable. Néanmoins tout indique que les assassinats physiques ou politiques n’ont d’autre but que d’achever le Liban, prospère et fort en dépit de ses défauts, en vue de lui substituer un autre Liban, failli et en banqueroute, qui émerge actuellement sous nos yeux sur les ruines et les décombres de tout ce qui peut constituer un État digne de ce nom. La détermination à réaliser une telle tâche se poursuit malgré tous les changements de donne qui peuvent intervenir.
La machination, notamment médiatique, se poursuit sans relâche. D’un côté nous entendons dire que les milieux pro-iraniens sont l’objet de fortes pressions. De l’autre, on n’hésite pas à répandre de fausses rumeurs laissant croire que Samir Geagea, président des Forces libanaises (FL), n’a d’autre but que de remplir le vide laissé par Hariri, de se substituer au leadership sunnite et ce avec l’appui et la bénédiction de l’Arabie saoudite. Les médias hezbollahis n’hésitent pas à accuser M. Geagea d’être le partenaire d’un vaste complot «saoudo-sioniste» qui cherche à entraîner le Liban dans une nouvelle guerre civile. Une telle manœuvre affaiblit Samir Geagea en le rendant responsable de la défaite de son ex-allié Saad Hariri, en attendant de brûler le chef des FL comme on a brûlé M. Hariri.
Ce faisant, on se débarrasse d’un adversaire de taille face à la clique au pouvoir, ce qui rend un service inestimable à l’allié du Hezbollah, Gebran Bassil, le gendre du président de la République, qui se débat au milieu de plus d’une difficulté: chute de popularité en milieu chrétien, risque de perdre son aura de principal représentant chrétien ce qui dessert toute possibilité d’accéder à la présidence de la République.
De toute manière, Monsieur Gebran Bassil n’a jamais bénéficié d’un quelconque avantage politique sans le Hezbollah, dont il demeure l’obligé. Il est donc tout à fait naturel, aux yeux du Hezbollah, de profiter du moment opportun qui s’offre à lui, afin de redorer l’image du gendre et dauphin en noircissant autant que faire se peut celle de son principal adversaire et obstacle, Samir Geagea.
Pour cela, le chœur des courtisans médiatiques du Hezbollah est fin prêt pour mener une telle bataille qui débute par une sollicitude suspecte à l’égard des «frères sunnites».
Aujourd’hui, on s’en prend à Samir Geagea et à l’Arabie saoudite. Demain, on inventera d’autres paramètres pouvant servir le même objectif, à savoir exploiter au maximum la décision de Saad Hariri afin d’engranger le plus grand nombre de sièges parlementaires acquis à l’Iran lors du scrutin législatif du printemps prochain, si jamais une telle échéance constitutionnelle a lieu en mai.
Point à la ligne.
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