Les lois, les constitutions et les frontières ont été seulement créées pour servir l’homme et l’on ne sacrifie pas l’homme pour les sacraliser.
Le leader des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, était largement attendu pour son intervention télévisée, jeudi dernier, sur la chaîne libanaise MTV. Son parti semble de plus en plus constituer, avec le patriarcat maronite, le dernier rempart sérieux face au Hezbollah, cette formation d’obédience iranienne qui occupe, terrorise, déstabilise et déconstruit le pays.
Beaucoup espéraient une solution miracle, en plus de déclarations fortes et explicites. Le chef des FL est demeuré cependant serein, pesant ses mots, conscient de la gravité du moment. Autant son lexique était tranchant dans sa condamnation du Hezbollah, autant il s’avérait prudent en ce qui concerne la solution préconisée pour l’avenir du pays du Cèdre. Celle-ci n’a pas été nommée, mais il l’a néanmoins suggérée par la présentation judicieuse de ses différentes étapes.
Le projet
À un moment où le Liban institutionnel n’existe plus, où l’État est pris en otage, sa diplomatie confisquée, sa justice bafouée et son économie minée, il s’avère impératif de soutenir la population. L’abandonner à son sort, qui est celui de l’émigration, équivaudrait à un suicide national. Le chef des Forces libanaises en est conscient et propose un plan d’action responsable. Face au délabrement absolu de l’État central, il recommande un redressement du bas vers le haut. Il fonde son plan de sauvetage sur les structures à la base de la société et les plus proches de l’habitant. Il s’agit en termes plus savants, du principe de subsidiarité qui construit la société en partant de l’échelon le plus bas tel que la commune, la collectivité ou, dans le cas du Liban, la municipalité.
Le projet salvateur débuterait par l’activation des municipalités en leur assurant un minimum d’autonomie et d’immunité vis-à-vis du pouvoir central à la fois parasite et gangréné. La véritable résistance est un travail pluridisciplinaire. Il consiste à assurer la sécurité des personnes mais aussi leurs besoins les plus élémentaires et vitaux, ainsi que leurs aspirations à la prospérité matérielle et culturelle. Samir Geagea a évoqué un aspect concret de son projet: l’autonomie énergétique qui est à la base du rétablissement économique et donc social des régions, indépendamment du centre métastasé.
Les oppositions
Un tel projet n’a pas tardé à soulever les cris d’indignation de la gauche bienpensante qui a aussitôt brandi les slogans de coexistence et du Liban message en n’omettant pas de nous rappeler que le Vatican serait contre toute solution qui s’apparenterait au fédéralisme et remettrait en question les valeurs du vivre-ensemble.
Et pourtant, ce que M. Geagea a évoqué n’est autre que le principe de subsidiarité qui constitue la valeur de base de la doctrine sociale de l’Église. Ce principe énonce qu’après la famille, l’échelon le plus bas de la structure sociale comme la collectivité, se doit de jouir d’un rôle prééminent.
Formulé en 1931 dans l’encyclique «Quadragesimo Anno» sous le pape Pie XI, ce principe stipule qu’il n’appartient à aucun moment à une autorité supérieure de s’immiscer dans la sphère d’une collectivité médiane ou inférieure, ou de limiter son action. Ce serait commettre une injustice, précise l’encyclique, que de retirer aux groupements d’ordre inférieur, pour les confier à une collectivité plus vaste et d’un rang plus élevé, les fonctions qu’ils sont en mesure de remplir eux-mêmes.
Le pluralisme
L’État ne dispose d’aucune légitimité lui autorisant à restreindre ce que la doctrine sociale de l’Église appelle «l’espace vital des cellules mineures et essentielles de la société». La doctrine sociale fait aussitôt de la subsidiarité le garant du pluralisme et donc des droits de l’Homme et des minorités. Elle la définit comme «l’articulation pluraliste de la société et la représentation de ses forces vitales». La négation de cette valeur, et donc de ce droit, ne peut émaner que de pensées idéologiques expansionnistes conquérantes ou d’élites intellectuelles déconnectées de la réalité et de mauvaise foi.
En 2004, sous le pape Jean-Paul II, la doctrine sociale de l’Église a prévu et anticipé les récupérations faites par les mondialistes qui s’évertuent à détourner les valeurs d’égalité et des droits de l’homme au profit de leur idéologie d’uniformisation. Elle a ainsi mis en garde contre toute forme de relativisme en annonçant que «l’expérience atteste que la négation de la subsidiarité ou sa limitation au nom d’une prétendue démocratisation ou égalité de tous dans la société, limite et parfois même annule l’esprit de liberté et d’initiative».
L’homme comme valeur absolue
Pour l’Église, l’être humain est sacré, ainsi que son identité et celle de son groupe social. Le principe de subsidiarité se pose comme garant du groupe, de la communauté, qui jouit des mêmes droits que l’individu. Il n’est plus tolérable de s’appuyer sur des slogans et de les imputer à l’Église afin de soutenir des idéologies transcommunautaires, voire-même transnationales.
Il est surtout important de reconnaître que c’est la société, faites d’êtres humains, qui doit être sauvée, avant l’entité politique et ses différents attributs, allant d’une superficie sacralisée à la formule-mithaq (entente nationale), en passant par la Constitution. Car les lois, les constitutions et les frontières ont été créées pour servir l’homme et non pour le sacrifier.
Le leader des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, était largement attendu pour son intervention télévisée, jeudi dernier, sur la chaîne libanaise MTV. Son parti semble de plus en plus constituer, avec le patriarcat maronite, le dernier rempart sérieux face au Hezbollah, cette formation d’obédience iranienne qui occupe, terrorise, déstabilise et déconstruit le pays.
Beaucoup espéraient une solution miracle, en plus de déclarations fortes et explicites. Le chef des FL est demeuré cependant serein, pesant ses mots, conscient de la gravité du moment. Autant son lexique était tranchant dans sa condamnation du Hezbollah, autant il s’avérait prudent en ce qui concerne la solution préconisée pour l’avenir du pays du Cèdre. Celle-ci n’a pas été nommée, mais il l’a néanmoins suggérée par la présentation judicieuse de ses différentes étapes.
Le projet
À un moment où le Liban institutionnel n’existe plus, où l’État est pris en otage, sa diplomatie confisquée, sa justice bafouée et son économie minée, il s’avère impératif de soutenir la population. L’abandonner à son sort, qui est celui de l’émigration, équivaudrait à un suicide national. Le chef des Forces libanaises en est conscient et propose un plan d’action responsable. Face au délabrement absolu de l’État central, il recommande un redressement du bas vers le haut. Il fonde son plan de sauvetage sur les structures à la base de la société et les plus proches de l’habitant. Il s’agit en termes plus savants, du principe de subsidiarité qui construit la société en partant de l’échelon le plus bas tel que la commune, la collectivité ou, dans le cas du Liban, la municipalité.
Le projet salvateur débuterait par l’activation des municipalités en leur assurant un minimum d’autonomie et d’immunité vis-à-vis du pouvoir central à la fois parasite et gangréné. La véritable résistance est un travail pluridisciplinaire. Il consiste à assurer la sécurité des personnes mais aussi leurs besoins les plus élémentaires et vitaux, ainsi que leurs aspirations à la prospérité matérielle et culturelle. Samir Geagea a évoqué un aspect concret de son projet: l’autonomie énergétique qui est à la base du rétablissement économique et donc social des régions, indépendamment du centre métastasé.
Les oppositions
Un tel projet n’a pas tardé à soulever les cris d’indignation de la gauche bienpensante qui a aussitôt brandi les slogans de coexistence et du Liban message en n’omettant pas de nous rappeler que le Vatican serait contre toute solution qui s’apparenterait au fédéralisme et remettrait en question les valeurs du vivre-ensemble.
Et pourtant, ce que M. Geagea a évoqué n’est autre que le principe de subsidiarité qui constitue la valeur de base de la doctrine sociale de l’Église. Ce principe énonce qu’après la famille, l’échelon le plus bas de la structure sociale comme la collectivité, se doit de jouir d’un rôle prééminent.
Formulé en 1931 dans l’encyclique «Quadragesimo Anno» sous le pape Pie XI, ce principe stipule qu’il n’appartient à aucun moment à une autorité supérieure de s’immiscer dans la sphère d’une collectivité médiane ou inférieure, ou de limiter son action. Ce serait commettre une injustice, précise l’encyclique, que de retirer aux groupements d’ordre inférieur, pour les confier à une collectivité plus vaste et d’un rang plus élevé, les fonctions qu’ils sont en mesure de remplir eux-mêmes.
Le pluralisme
L’État ne dispose d’aucune légitimité lui autorisant à restreindre ce que la doctrine sociale de l’Église appelle «l’espace vital des cellules mineures et essentielles de la société». La doctrine sociale fait aussitôt de la subsidiarité le garant du pluralisme et donc des droits de l’Homme et des minorités. Elle la définit comme «l’articulation pluraliste de la société et la représentation de ses forces vitales». La négation de cette valeur, et donc de ce droit, ne peut émaner que de pensées idéologiques expansionnistes conquérantes ou d’élites intellectuelles déconnectées de la réalité et de mauvaise foi.
En 2004, sous le pape Jean-Paul II, la doctrine sociale de l’Église a prévu et anticipé les récupérations faites par les mondialistes qui s’évertuent à détourner les valeurs d’égalité et des droits de l’homme au profit de leur idéologie d’uniformisation. Elle a ainsi mis en garde contre toute forme de relativisme en annonçant que «l’expérience atteste que la négation de la subsidiarité ou sa limitation au nom d’une prétendue démocratisation ou égalité de tous dans la société, limite et parfois même annule l’esprit de liberté et d’initiative».
L’homme comme valeur absolue
Pour l’Église, l’être humain est sacré, ainsi que son identité et celle de son groupe social. Le principe de subsidiarité se pose comme garant du groupe, de la communauté, qui jouit des mêmes droits que l’individu. Il n’est plus tolérable de s’appuyer sur des slogans et de les imputer à l’Église afin de soutenir des idéologies transcommunautaires, voire-même transnationales.
Il est surtout important de reconnaître que c’est la société, faites d’êtres humains, qui doit être sauvée, avant l’entité politique et ses différents attributs, allant d’une superficie sacralisée à la formule-mithaq (entente nationale), en passant par la Constitution. Car les lois, les constitutions et les frontières ont été créées pour servir l’homme et non pour le sacrifier.
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