La visite du ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, au Liban, n’avait pas été planifiée avec les Américains ou les Européens. Elle s’inscrit cependant dans le cadre des efforts internationaux visant à mettre fin aux hostilités à Gaza, entre l’armée israélienne et le Hamas et au Liban-Sud, entre le Hezbollah et cette même armée.

Au cours des quelques heures qu’il a passées à Beyrouth, le chef de la diplomatie britannique s’est entretenu avec le président de la Chambre, Nabih Berry, le Premier ministre sortant, Najib Mikati et le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun.

Selon les informations obtenues sur la teneur des entretiens, le Royaume-Uni semble miser sur l’initiative qatarie pour parvenir rapidement à une trêve humanitaire à Gaza. Londres considère qu’une cessation des hostilités dans l’enclave se répercuterait immédiatement sur la situation au Liban-Sud, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles négociations en vue d’un règlement durable dans la région. Celui-ci s’appuierait sur la solution à deux États entre Israéliens et Palestiniens et impliquerait également l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité au Liban-Sud.

Dans ce cadre, M. Cameron a insisté, devant ses interlocuteurs, sur la nécessité de n’épargner aucun effort pour empêcher un élargissement du conflit au Liban. Il a souligné les efforts que son pays déploie à cette même fin, en mettant l’accent sur l’application de la 1701, comme seule voie pour un règlement, ce qui nécessite, a-t-il dit, un soutien consistant à l’armée, chargée de cette mission spécifique.

M. Cameron a demandé au commandement de l’armée de lui communiquer ses besoins, militaires, logistiques et financiers, dans la perspective d’une mise en œuvre effective de la résolution 1701. À noter que l’aide britannique à l’armée atteint actuellement environ 100 millions de livres sterling par an.

Lors de sa rencontre avec les responsables libanais, M. Cameron a aussi exposé les résultats de sa tournée dans les pays arabes et Israël. Il a informé ses interlocuteurs que Londres essaie de rapprocher les points de vue, pour aboutir à une désescalade dans la région et trouver un terrain d’entente qui favoriserait un règlement politique, devenu une nécessité pressante pour toutes les parties. Dans ce contexte, il a souligné que l’option d’une solution sur la base de deux États est en train de progresser.