Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, a déclaré, samedi, que "les développements à Gaza évoluent aujourd’hui vers une solution politique, alors que Netanyahou continue d’envisager la guerre comme solution".

Le Premier ministre israélien "cherche à prendre la Maison Blanche en otage, mais celle-ci devrait faire son choix, soit de rester otage de Netanyahou, soit d’opter pour une solution politique", a expliqué M. Abdollahian.

Dans un communiqué publié par le ministère iranien des Affaires étrangères à l’issue de la rencontre de M. Abdollahian avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati, le diplomate iranien a insisté sur la nécessité pour tout le monde "de tenter de parvenir à une résolution politique pour mettre fin, dans les plus brefs délais, aux attaques israéliennes et aux crimes de guerre perpétrés à l’encontre des Palestiniens".

(Anwar AMRO / AFP)

Il a par ailleurs indiqué que son entretien avec M. Mikati s’inscrit dans "la continuité des discussions avec le Liban et que les consultations avec ce pays font partie des priorités importantes pour l’Iran". Il a également réitéré le soutien de l’Iran à la stabilité et à la sécurité du pays du Cèdre, notant que "certaines parties ont tenté de semer la discorde entre le gouvernement, le peuple libanais et la résistance, mais en vain", dans une allusion au camp de l’opposition qui dénonce l’attitude favorable du gouvernement à l’égard du Hezbollah, comme signe de renoncement à la souveraineté du Liban.

De son côté, M. Mikati a souligné "la nécessité de poursuivre les efforts visant à mettre en place un cessez-le-feu immédiat à Gaza", exprimant l’espoir "de voir s’installer la paix et la stabilité dans la région".

Arrivé vendredi à Beyrouth, M. Abdollohian a effectué une tournée qui a inclus des entretiens avec le président de la Chambre, Nabih Berry, le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, ainsi que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et des représentants de factions palestiniennes.

De Aïn el-Tiné, le chef de la diplomatie iranienne a noté que "la solution réside dans la cessation immédiate de la guerre à Gaza, en donnant aux Palestiniens l’occasion de parvenir à un accord et de prendre des décisions sur la gestion de Gaza et de la Cisjordanie après la guerre".

M. Berry a approuvé ce point de vue, en insistant sur "la nécessité d’élire un président de la République afin que le Liban puisse sortir de sa situation actuelle".

Dans une conférence de presse conjointe tenue avec M. Bou Habib au ministère des Affaires étrangères, M. Abdollahian a déclaré que "l’Iran et le Liban confirment que la guerre n’est pas la solution et que nous ne cherchons pas à l’élargir", révélant des échanges "constructifs" avec les parties libanaises.

Pour sa part, M. Abou Habib a transmis à son homologue iranien la vision du Liban de la solution globale à la frontière sud, comprenant "une mise en œuvre intégrale de la résolution 1701, la cessation des violations israéliennes et le retrait complet d’Israël des territoires libanais (occupés), en plus du renforcement des capacités de l’armée libanaise".

Selon des informations de la chaîne Al-Jadeed, le chef de la diplomatie iranienne n’aurait pas proposé de plan pour la phase suivant le cessez-le-feu à Gaza, mais aurait plutôt placé sa visite dans le cadre du soutien porté au Liban et de la cessation des conflits armés, comme prélude au règlement de tous les dossiers.

Selon les mêmes sources, M. Abdollahian aurait assuré à son homologue libanais que l’Iran soutenait tout consensus libanais sur la question de la présidence.

Lors de sa rencontre avec Hassan Nasrallah, le ministre iranien a souligné "l’importance capitale de considérer le rôle du peuple palestinien et du consensus des dirigeants et des groupes palestiniens comme une pierre angulaire dans toute initiative politique" pour la résolution du conflit à Gaza.

Nasrallah a affirmé à son tour que "la résistance est devenue un élément important dans les équations régionales", affirmant que la victoire du peuple palestinien et de la résistance était "inévitable".