Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a renouvelé, mercredi, ses critiques à l’encontre du président de la Chambre, Nabih Berry, lui reprochant, sans le citer, de tenir "un double langage".

Dans le cadre d’un entretien qu’il a eu au siège des FL, à Meerab, avec la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Joanna Wronecka, M. Geagea s’est ainsi dit "surpris par le double langage tenu par le camp opposé, allié du Hezbollah, qui bloque la présidentielle sous prétexte de vouloir organiser un dialogue inutile et qui s’arroge le droit de décider du sort et de la sécurité des Libanais, sans leur demander leur avis".

Il a déploré le fait que "les pays étrangers considèrent le camp opposé (Amal et le Hezbollah) comme le représentant officiel du Liban, sachant que les élections législatives de 2022 ont modifié l’équilibre des forces" politiques dans le pays. M. Geagea faisait ainsi allusion au fait que ce camp ne soit plus majoritaire. "Aussi, a-t-il ajouté, il ne reflète qu’un seul point de vue, celui de la Moumanaa (l’axe iranien) alors que la majorité des Libanais ont des avis, des priorités et des espoirs différents" .

M. Geagea a insisté sur la nécessité, pour les émissaires étrangers qui se penchent sur le dossier libanais et multiplient leurs visites à Beyrouth, "de ne pas se contenter uniquement d’un seul point de vue et de tenir compte de l’équilibre politique en place". D’après lui, "les Libanais refusent que leur sort soit décidé par une partie en laquelle ils n’ont pas confiance".

"Nous ne permettrons pas que ce qui a été réalisé grâce à l’accord de Taëf et aux résolutions internationales qui l’ont suivi, soit dilapidé. Nous voulons que celles-ci soient mises en œuvre intégralement et non pas de manière partielle, ce que certains essaient de négocier aujourd’hui", a-t-il poursuivi.

M. Geagea a, par ailleurs, remercié Mme Wronecka pour les efforts constants des Nations unies "qui veillent à la sécurité et à la stabilité du Liban". Il a, en outre, rappelé que l’affaire de l’explosion du 4 août 2020, au port de Beyrouth, "ne doit pas tomber dans l’oubli", insistant sur la nécessité de "former une commission internationale d’enquête pour un crime qui a secoué non seulement la capitale du Liban, mais le monde entier".