Les ambassadeurs du groupe des Cinq (États-Unis, France, Arabie saoudite, Égypte, Qatar) ont tenu mardi, dans l’après-midi, une réunion de coordination à la Résidence des Pins.

Il s’agit de leur seconde réunion consultative axée sur les perspectives de sortie de crise au Liban et qui s’inscrit, selon des sources diplomatiques, "dans le cadre de l’action normale du Quintette au Liban".

Cette rencontre a été motivée aussi bien par le retour de l’ambassadeur d’Arabie saoudite, Walid Boukhari, de Riyad que par l’évolution inquiétante de la guerre entre le Hezbollah et Israël, Tel Aviv ayant élargi le champ de ses attaques au Liban.

Dans ce contexte, Ici Beyrouth a appris que les cinq ambassadeurs envisagent de poursuivre, auprès des responsables libanais, une tournée qu’ils avaient entamée par une réunion avec le président de la Chambre, Nabih Berry, le 30 janvier, afin de pousser à l’élection d’un président de la République.

Cette tournée est aussi censée préparer éventuellement la réunion que les membres du Quintette pourraient à leur tour tenir, pour discuter des solutions possibles au blocage de la présidentielle, avant l’arrivée de l’émissaire français, Jean-Yves le Drian, à Beyrouth, pour une nouvelle mission conciliatoire. Selon le quotidien koweitien Al-Anbaa, M. Le Drian envisagerait de se rendre dans la capitale libanaise durant la première quinzaine de mars, soit avant le mois du jeûne du Ramadan.

En attendant, l’émissaire français a eu récemment, à Riyad et au Caire, des discussions portant sur le dossier de la présidentielle libanaise, selon la même source diplomatique.

Les efforts pour une sortie de crise sont ainsi menés simultanément sur deux plans, local et régional, et devraient donc culminer avec l’arrivée de M. Le Drian à Beyrouth. Cela explique le besoin, pour les ambassadeurs du Quintette à Beyrouth, de tenir des réunions de consultations et de poursuivre parallèlement leurs contacts avec les différentes parties libanaises.

Les diplomates doivent, selon la même source, se rendre auprès du Premier ministre, Najib Mikati, et, "pourquoi pas", du commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, un des principaux candidats à la présidence de la République.

L’objectif reste le même, à savoir pousser les Libanais à élire sans tarder un président de la République et à se mettre d’accord à cet égard.

Pour le moment, il n’y a pas de veto sur une personne en particulier ou de candidat favori, indique-t-on de même source, en expliquant qu’il faut prendre en compte ce qui se passe dans la région, la situation au Liban-Sud, et pousser les libanais à élire un président pour que ce dernier représente le pays dans le cas d’éventuelles négociations.

Il n’en demeure pas moins que le futur locataire de Baabda (le palais présidentiel) devrait être doté des qualités qui lui permettent de gérer le pays dans cette période de crise qu’il traverse.

Amal et le Hezbollah, qui continuent de s’accrocher à la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié, semblent vouloir "reprendre le chemin qui pourrait mener à la présidentielle", selon la la même source qui n’en dit pas davantage. Est-ce à travers un dialogue, un mécanisme de consultations inter-partis? Reste à voir. "Tout cela doit aboutir à un résultat très clair, selon la mission de Le Drian. Cela signifie qu’il faut organiser des séances parlementaires successives afin d’aboutir à l’élection d’un président", indique-t-on de même source. Selon elle, "l’idée du Quintette est de créer cette dynamique".

En soirée, l’ambassade de France a fait paraître un communiqué dans lequel elle a indiqué que les ambassadeurs du quintette se sont réunis pour " réaffirmer leur détermination à faciliter à et encourager l’élection d’un président ". " Ils ont fait le point sur les derniers développements et les contacts qui se sont tenus au Liban et dans la région. ils ont également discuté des prochaines étapes à entreprendre ", précise le texte.