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L’initiative du bloc parlementaire de la Modération nationale se poursuit avec une rencontre entre Samir Geagea, chef des Forces libanaises (FL), et le bloc du Renouveau, ainsi que des députés du changement, et peut-être même une rencontre avec les députés du Hezbollah. L’objectif de cette initiative est désormais clair: les différents blocs parlementaires envisagent probablement de se réunir en séance plénière pour présenter une demande au président du Parlement, Nabih Berry, afin d’organiser des sessions ouvertes en vue de l’élection d’un président de la République.

En réalité, il n’y a aucune raison de céder à l’inquiétude ou à la panique, car l’initiative est soutenue au niveau arabe par le groupe des Cinq (États-Unis, France, Arabie saoudite, Égypte, Qatar), et ses membres s’engagent à respecter le consensus régional arabe. Cependant, quelles que soient les questions posées, elles seront déterminantes pour connaître la décision du duopole chiite à ce sujet. Tout cela se déroule dans un contexte de scénarios multiples, et il est impératif de faire preuve de prudence jusqu’à ce que les événements se concrétisent.

Dans ce cadre, M. Berry a adressé un signal positif aux députés de la Modération nationale. Cependant, son bras droit, le député Ali Hassan Khalil, a entravé cette initiative en conseillant aux députés de ne pas rencontrer Samir Geagea, en leur affirmant: "Ne vous torturez pas et ne rencontrez pas Samir Geagea, car il ne souhaite pas l’élection d’un président de la République." Malgré cela, les députés de la Modération ont maintenu leur position centriste. Lors de leurs rencontres, ils ont insisté sur le fait qu’ils ne soutiendraient pas un président qui ne convient pas aux pays arabes, en faisant allusion au candidat Sleiman Frangié. Ils ont souligné que toute objection devrait être dirigée contre tout président qui ne répond pas aux attentes de l’Arabie saoudite, compte tenu de son rôle en tant que l’un des principaux parrains de la solution économique et politique au Liban.

Par la suite, le bloc de l’opposition, à la suite de sa rencontre avec les députés de la Modération, s’est lancé dans une analyse minutieuse de chaque aspect de l’initiative, se heurtant à des divergences d’interprétation. Certains dans l’opposition considèrent cette initiative avec réalisme, la voyant comme une réponse à leurs demandes à travers des séances électorales ouvertes, dont l’issue ne serait pas en faveur du Hezbollah et de ses alliés. Cependant, d’autres redoutent que cette initiative ne soit un piège, susceptible de conduire à l’élection de Sleiman Frangié. Tous gardent un œil attentif sur Nabih Berry et ses intentions présumées, notamment s’il cherche à saboter l’initiative.

Néanmoins, il est indéniable que de nombreuses personnes anticipent les manœuvres de M. Berry pour torpiller l’initiative et ses défenseurs. Cette situation serait liée à volonté du Hezbollah de soutenir exclusivement la candidature de Sleiman Frangié. Cependant, une minorité demeure optimiste, estimant que le Hezbollah n’est pas dans une position favorable et pourrait donc être enclin à soutenir l’élection d’un président de la République qui ne lui porterait pas préjudice, avant que les dynamiques ne changent au Liban et dans la région, ce qui risque de ne pas être à son avantage.