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L’armée libanaise bénéficie actuellement d’un soutien international significatif, reconnue pour son rôle central et sa légitimité en tant que protecteur légal exclusif du pays. Ce sentiment est partagé par la majorité de la population libanaise, ainsi que par les diplomates qui plaident régulièrement en faveur de son soutien et de la mise en œuvre de la résolution 1701 de l’ONU lors de leurs visites à Beyrouth. Le général Joseph Aoun, commandant en chef de l’Armée, est particulièrement sollicité dans ces échanges. Cette attention accrue découle notamment de l’escalade des hostilités le long de la frontière sud, impliquant le Hezbollah, soutenu par l’Iran, et l’armée israélienne, en parallèle des développements alarmants dans la guerre de Gaza.

Pendant ce temps, les pourparlers de cessez-le-feu à Gaza se poursuivent, sans qu’un accord immédiat soit conclu, selon les déclarations du président américain, Joe Biden. L’objectif est d’aboutir à un consensus dans la semaine à venir. Par ailleurs, le soutien continu de la communauté internationale à l’Armée libanaise sera matérialisé par des consultations informelles à Rome, à un niveau technique-militaire. Ces discussions visent à évaluer les besoins et l’état de l’armée libanaise en vue d’un déploiement et d’un contrôle militaire efficaces le long de la frontière sud. Le général Joseph Aoun s’est rendu à Rome, vendredi matin, à bord d’un avion militaire italien, pour participer à cette conférence à laquelle il a été convié.

Les grandes puissances comptent sur l’armée libanaise

Selon le journaliste Youssef Diab, la prochaine Conférence de Rome souligne l’engagement de la communauté internationale à renforcer l’armée libanaise. Elle vise à fournir les équipements et les ressources nécessaires à l’accomplissement de ses missions assignées. M. Diab a noté que les grandes puissances considèrent les Forces armées libanaises (FAL) comme une institution cruciale, garante de la sécurité et de la stabilité du pays et empêchant la présence d’autres forces armées.

D’après M. Diab, l’armée libanaise est prête à être déployée dans le Sud, dès qu’une décision politique du gouvernement sera prise à cet effet. Bien qu’elle soit actuellement déployée aux côtés des forces de la Finul, la troupe manque d’une autorité de dissuasion complète. Il a aussi estimé que dans la phase suivante, l’armée assumera le contrôle militaire dans la région sud pour faire face à toute violation potentielle de la part d’Israël après le règlement attendu.

Pour remédier aux déficiences causées par une crise multidimensionnelle, l’aide internationale comprendra un soutien financier et logistique, ainsi que des armements. Le soutien logistique inclura des véhicules, des uniformes et des fournitures alimentaires, garantissant ainsi une préparation adéquate de l’armée pour qu’elle assume la sécurité intérieure et la protection des frontières. Youssef Diab a également précisé à Ici Beyrouth que l’armement fourni sera adapté aux missions de l’armée, sans comprendre toutefois des avions de chasse ou des missiles intercontinentaux.

Dans cette perspective, environ 15.000 soldats pourraient être recrutés dans l’armée, sachant qu’il n’y a eu ni recrutement ni cours de formation durant ces cinq dernières années. M. Diab a souligné que cette démarche apportera un renouveau à l’armée, comblant les postes vacants laissés par les soldats et les officiers partis à la retraite ou ayant quitté la troupe.

Détails de l’aide internationale

Selon une source diplomatique italienne, l’Italie fait preuve d’un engagement constant en faveur de la stabilité et la sécurité du Liban. Les consultations informelles à Rome visent à coordonner un soutien conjoint tant à la Finul qu’aux Forces armées Libanaises, s’alignant ainsi sur la mise en œuvre de la Résolution 1701.

Par ailleurs, de source diplomatique française, on souligne l’importance de la pleine mise en œuvre de la Résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies pour rétablir le calme à la frontière sud. La France a apporté un soutien matériel et financier à l’armée Libanaise, avec une allocation de 5.750.000 euros pour les années 2021 à 2023.

L’ambassade des États-Unis à Beyrouth a, quant à elle, réitéré l’engagement des États-Unis en tant que principal partenaire d’assistance sécuritaire du Liban. Depuis 2006, plus de 3 milliards de dollars ont été investis dans les Forces armées libanaises, avec un montant supplémentaire de 200 millions de dollars alloué aux Forces de sécurité intérieure.

Ainsi, les efforts conjoints de la communauté internationale témoignent d’un engagement fort en faveur du soutien de l’armée libanaise, renforçant sa capacité face aux préoccupations régionales et aux négociations de cessez-le-feu en cours.

En conclusion, alors que le Liban se prépare à formuler sa réponse écrite à la proposition française visant à résoudre la situation dans le sud du pays en coordination avec le Hezbollah, les craintes concernant une éventuelle escalade du conflit vers une guerre à part entière sont de plus en plus palpables, comme en attestent les récents rapports de renseignement. Dans cette période d’incertitude, un constat demeure indéniable: l’armée libanaise reste l’institution militaire unique sur laquelle le pays et les puissances occidentales misent dans le contexte d’après-guerre.