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Aucun des responsables politiques libanais n’est en mesure de présumer les éventuelles propositions dont sera porteur le conseiller principal du président américain, Amos Hochstein, attendu lundi à Beyrouth. Selon des sources américaines, toutefois, M. Hochstein a du nouveau, sans quoi il n’aurait pas entrepris le déplacement. La question qui se pose est celle de savoir ce que pourrait proposer l’envoyé spécial de Joe Biden.

De sources gouvernementales libanaises, on croit savoir que, lors de la réunion qu’a tenue le Premier ministre sortant, Najib Mikati, avec Amos Hochstein à Munich, le 16 février dernier, le projet élaboré par les États-Unis pour la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies n’avait pas encore été finalisé. L’émissaire américain aurait informé M. Mikati qu’une fois ce projet prêt, il le remettrait au Liban. Par conséquent, selon ces sources, la visite d’Amos Hochstein viserait à présenter ce projet aux responsables libanais.

Pour en revenir aux sources américaines, la visite de l’émissaire américain au Liban intervient alors que les négociations sur une trêve à Gaza se poursuivent en Égypte. Dans ce contexte, il semblerait que M. Hochstein voudrait, au cas où ces négociations aboutiraient, que cette accalmie s’étende aussi au Liban-Sud, d’autant que de nouveaux développements sont survenus sur ce front, notamment du côté israélien. L’État hébreu lie l’arrêt des hostilités sur ce front au retrait du Hezbollah de la zone frontalière et au redéploiement de l’armée libanaise et de la Finul de manière plus efficace. Par conséquent, il est impératif que des mesures soient prises du côté libanais pour garantir un cessez-le-feu durable et prévenir toute extension de la guerre sur le territoire libanais, d’autant que l’armée israélienne poursuit ses préparatifs militaires.

D’autre part, de sources libanaises proches du Hezbollah, la position du parti resterait inchangée. En d’autres termes, la formation pro-iranienne refuse de s’engager dans des discussions, qu’elles soient écrites ou orales, sur la situation au Sud tant que le conflit à Gaza n’a pas été résolu ou qu’un accord sur un cessez-le-feu permanent n’a pas été conclu.

Dans les mêmes milieux, on affirme que le Hezbollah s’oppose à toute discussion sur le retrait de ses combattants, avec leurs armes, de la zone frontalière, puisqu’il s’agit, selon le parti, d’habitants de ces villages qui n’envisagent pas de les quitter. De plus, toute proposition, qu’elle émane des États-Unis ou d’autres parties, doit être minutieusement examinée afin d’évaluer son impact sur les intérêts, la sécurité et les capacités militaires du Hezbollah.