Plus de quatre ans après le début de la crise financière et économique dans le pays, le Premier ministre sortant, Najib Mikati, s’est dit "disposé à mener des réformes structurelles", mais a attribué le retard à ce niveau à l’absence de consensus politique autour de cette question.

"Un consensus politique se doit d’être établi aujourd’hui si l’on veut mettre en œuvre les réformes nécessaires et faire éviter à l’État davantage de crises structurelles", a-t-il déclaré, mardi, à l’ouverture du Conseil des ministres, en rappelant que "la crise économique est en train de se répercuter négativement sur la stabilité économique et sociale dans le pays".  Or, d’après lui, le problème est qu’"il existe au Liban deux tendances politiques: ceux qui veulent l’effondrement du pays et ceux qui veulent peut-être aider à réédifier l’État". Il n’a cependant pas développé cette dernière idée ou précisé qui sont les deux camps.

Le chef du gouvernement d’expédition des affaires courantes s’est penché sur les efforts déployés par le bloc parlementaire de la Modération nationale et les ambassadeurs du groupe des Cinq (États-Unis, France, Arabie saoudite, Qatar et Égypte) pour tenter de débloquer la présidentielle. Il a relevé "les conflits internes" qui empêchent cette échéance de se tenir, estimant que "la responsabilité à ce niveau incombe, d’abord et avant tout, à nous Libanais".

Se prononçant sur la guerre à Gaza, le Premier ministre sortant s’est montré rassurant, se disant "persuadé qu’une stabilité à long terme sera instaurée dans la région, malgré les menaces israéliennes" et que "la trêve (à Gaza) qui fait actuellement l’objet de pourparlers englobera les pays de la région".

La réunion du gouvernement, qui a pris fin à 13h 30, s’est tenu en présence du vice-premier ministre, Saadé Chami, ainsi que des ministres sortants de l’Éducation, Abbas Halabi; de l’Information, Ziad Makary; du Développement administratif, Najla Riachi; de l’Industrie, Georges Bouchikian; de l’Économie, Amine Salam; des Télécommunications, Johnny Corm; de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui; de l’Environnement, Nasser Yassine; du Tourisme, Walid Nassar; de la Culture, Mohammad Mortada; du Travail, Moustapha Bayram; du Transport et des Travaux publics, Ali Hamiyé; de la Jeunesse et des Sports, Georges Kallas et de l’Agriculture, Abbas Hajj Hassan. Le directeur général de la présidence de la République, Antoine Choucair, ainsi que le secrétaire général du Conseil des ministres, le juge Mahmoud Makkiyé, y prennent part également.

Un des principaux sujets à l’ordre du jour se rapporte à la nomination d’inspecteurs aux douanes. Ce dossier avait été au cœur d’une polémique politique, à cause d’une question de déséquilibre communautaire.