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Le vote de la résolution 2728 du Conseil de sécurité de l’ONU, appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, n’a pas eu pour effet, comme on le constate, de faire avancer les négociations menées entre Israël et le Hamas, sous la houlette des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar, en faveur d’une trêve.

"Le Conseil de sécurité appelle à une cessation immédiate des hostilités pendant le mois de Ramadan, en vue de parvenir à un cessez-le-feu durable et viable", selon le texte voté. "Il demande également la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, ainsi que l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire pour répondre aux besoins actuels".

Un texte qui rejoint les points sur lesquels les négociations portent, mais qui importune Israël dont l’objectif reste d’éliminer le Hamas et d’imposer à Gaza un statu quo qui barrerait la voie à un nouveau 7 octobre, lorsque le groupe jihadiste avait mené une opération d’envergure contre l’État hébreu. De son côté, le Hamas insiste sur le retrait d’Israël de la bande de Gaza et sur la garantie de l’acheminement de l’aide. Par ailleurs, Washington a assorti son abstention d’une déclaration de la Maison-Blanche, "soulignant que le rétablissement du calme à la frontière libano-israélienne est une priorité pour elle".

Sur plusieurs fronts, les efforts se sont intensifiés pour consolider la résolution 1701 et la transformer en "un cessez-le-feu permanent et durable", ainsi que pour trouver une solution politique via les canaux diplomatiques et le dialogue, privilégiant ainsi la voie de la paix à celle de la guerre.  Les messages reçus par le Liban ont mis l’accent sur "l’engagement en faveur d’un cessez-le-feu au sud du pays", exhortant le Hezbollah à "annoncer un arrêt des opérations militaires et à établir une zone démilitarisée où l’armée et la Finul seront déployées ainsi que sur les frontières. De plus, le Liban est vivement encouragé à engager le processus de démarcation des frontières terrestres simultanément au retrait d’Israël de certaines parties de Chebaa et des collines de Kfarchouba". Ces éléments permettront à la formation pro-iranienne de justifier sa réponse à "l’offre".

Il n’en demeure pas moins qu’Israël a rejeté l’offre et a insisté à ce que le Hezbollah remette volontairement ses armes à l’armée libanaise, précisant qu’il serait préférable pour le Hezb d’entreprendre cette démarche de son propre chef, faute de quoi il sera forcé de le faire, ce qui entraînerait la destruction du Liban. Au cas où ce message aurait des échos positifs, l’émissaire américain, Amos Hochstein, retournera au Liban pour mettre en œuvre l’initiative américaine, qui est assez proche de l’initiative française dans certains aspects.

C’est dans ce contexte que la visite de Wafic Safa, responsable de l’unité de coordination du Hezbollah, aux Émirats, s’inscrit, même si elle a été placée sous le thème de la libération de Libanais détenus à Abu Dhabi pour des raisons politiques. En effet, cette visite vise à "inviter le Hezb" à s’engager dans le règlement global et à abandonner son agenda régional.

En revanche, un leader souverainiste redoute que Washington, qualifié de grand Satan selon la terminologie iranienne, ne renforce la position du Hezbollah au Liban, comme il l’a fait avec la Syrie après les accords de Taëf.

Il n’en demeure pas moins que des milieux de l’opposition excluent la remise du Liban aux mains de l’Iran par le biais du Hezbollah, selon la position du Congrès et son rejet de la politique "ingénieuse" adoptée par l’Iran dans la région, qui consiste à utiliser ses mandataires pour faire avancer son agenda, se dédouaner et les tenir pour responsables.

Des membres du Congrès, républicains et démocrates, tiennent l’Iran pour responsable des troubles dans la région. Si Téhéran avait souhaité limiter de telles activités, il aurait pu le faire, comme en témoigne ses efforts pour empêcher l’ouverture de nouveaux fronts et l’escalade du conflit au Liban-Sud. Par conséquent, compter sur les mandataires iraniens n’est pas une option viable, car ils agissent conformément à l’agenda de l’Iran.

De fait, selon certaines sources arabes, l’Iran ne révélera pas sa position concernant les "offres" malgré son flirt avec l’administration Biden avant de connaître les résultats des élections américaines.

Partant, des milieux souverainistes craignent que la vacance présidentielle au Liban ne se prolonge jusqu’après les élections américaines, à moins que les efforts déployés par Washington via le Qatar pour remédier à l’impasse présidentielle au Liban ne portent leurs fruits bientôt, sous réserve que le Hezb s’y engage, bien entendu.

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