Deux associations ont déposé, mardi, une plainte en France auprès du Parquet national financier (PNF) visant le Premier ministre sortant, Najib Mikati, l’accusant de s’être constitué frauduleusement un patrimoine dans le pays, a appris l’AFP mercredi de source proche du dossier.

"Nous – Najib Mikati et les membres de la famille – avons toujours agi dans le strict respect de la loi", a répliqué l’intéressé dans un communiqué publié par son bureau de presse, affirmant avoir "reçu des informations selon lesquelles une campagne d’envergure serait lancée contre lui dans des médias locaux et étrangers". Il a indiqué que "la campagne a été préparée au moyen de questions journalistiques parvenues au bureau de presse".

"L’origine de notre patrimoine familial est entièrement transparente, légitime et conforme à la législation", a-t-il insisté.

Cette plainte a été déposée par deux collectifs de la société civile française militant contre la corruption, selon le texte du Sérail.

"Najib Mikati aurait, selon toute vraisemblance, acquis différents biens immobiliers en France et à l’étranger, via des structures multiples et par le truchement de transferts financiers extrêmement importants avec, en particulier, son frère Taha Mikati", selon les deux associations.

La plainte vise des infractions de blanchiment et recel ou complicité, association de malfaiteurs, le tout commis en bande organisée, circonstance aggravante.

L’actuel Premier ministre, qui a fait fortune dans les télécoms, "est pour l’opinion publique libanaise, l’incarnation du clientélisme et du conflit d’intérêts qui ont conduit le Liban à sa perte, avec son frère Taha et l’ensemble de leurs proches", écrivent les plaignants, en relevant que "depuis le milieu des années 1990, la corruption est intimement liée au fonctionnement de l’État".

Des enfants des frères Mikati sont aussi visés comme de potentiels receleurs de l’argent, supposément blanchi.

Le communiqué du Sérail qui réfute toutes les allégations de corruption à l’encontre de M. Mikati et de sa famille, souligne que ces derniers n’ont "reçu aucune plainte, à travers la justice ou ses avocats, au sujet des charges évoquées dans les médias".