Le porte-parole de la Finul au Liban, Andrea Tenenti, a déclaré, mercredi en soirée, que "la situation dans le sud du Liban est devenue très préoccupante et dangereuse", ajoutant que le cercle des combats s’est élargi depuis l’ouverture du front, le 8 octobre, par le Hezbollah, en soutien au Hamas dans sa guerre contre Israël à Gaza.

"Les échanges de tirs, qui ont commencé il y a plusieurs mois dans un rayon de cinq à six kilomètres près de la Ligne bleue, se sont étendus à des zones situées à l’intérieur du Liban, certaines cibles atteignant Baalbeck et le Hermel dans le nord-est du pays, à 130 kilomètres de la Ligne bleue", a-t-il indiqué lors d’un entretien accordé au média Independent Arabia.

Concernant l’évolution de la situation et la possibilité qu’elle prenne une tournure plus dangereuse, M. Tenenti a insisté sur le fait que "personne ne peut prédire les dangers de ces ciblages ni l’avenir de ce front, car toute erreur de calcul pourrait déclencher un conflit plus large".

"Nous travaillons avec les parties concernées pour tenter d’apaiser la situation depuis plusieurs mois et, surtout, pour éviter que le front ne s’engage dans une guerre dangereuse", a-t-il affirmé, soulignant que la Finul est le seul organe capable de communiquer avec les deux parties de ces deux pays en guerre depuis longtemps, à savoir le Liban et Israël.

"Les événements actuels ont renforcé la conviction et la compréhension des deux parties quant à l’importance de la mise en œuvre de la résolution 1701 (du Conseil de sécurité de l’ONU) comme moyen de retrouver la stabilité", a expliqué M. Tenenti, soulignant que "l’application intégrale de la résolution 1701 peut être la solution à ce conflit et déboucher vers de nouvelles opportunités pour toutes les parties".

Selon lui, cette démarche devrait se faire "en partenariat avec l’armée libanaise, mais aussi par l’intermédiaire de la communauté internationale, dans le but de renforcer le rôle de l’armée. Il a insisté, à cet égard, sur la nécessité de soutenir l’armée afin qu’elle dispose des capacités et des moyens nécessaires pour contrôler le sud du Liban, notamment en termes d’effectif. En effet, la résolution 1701 exige le déploiement d’environ 15.000 soldats de l’armée libanaise dans le sud.

Il a également rappelé que "le travail de surveillance de la situation reste en place malgré les défis", ainsi que la collaboration avec l’armée libanaise qui est "notre partenaire stratégique".

Dans ce contexte, M. Tenenti a révélé que "la Finul a tenu plus de 150 réunions directes entre les armées libanaise et israélienne depuis 2006, ce qui a permis d’éviter de nombreux conflits et de travailler à élucider la Ligne bleue", estimant qu’il s’agit là "d’une grande réussite". Or ces réunions se sont arrêtées depuis octobre dernier, date du début de la guerre à Gaza.

M. Tenenti a par ailleurs noté qu’il n’y avait pas de communication entre la Finul et le Hezbollah. Ce dernier "ne communique qu’avec les autorités libanaises et les autorités locales", a-t-il conclu.