Le commandement de l’armée a annoncé, lundi après-midi, sur son compte X avoir arrêté trois Syriens impliqués dans le rapt, dimanche, du coordonnateur des Forces libanaises à Jbeil, Pascal Sleiman. Ce qui fait grimper à cinq, le nombre total des personnes arrêtées, l’armée ayant annoncé le matin, l’interpellation de deux Syriens, impliqués dans le rapt.

"L’enquête se poursuit pour déterminer le lieu de sa séquestration et les motifs de l’enlèvement", avait écrit, lundi matin le commandement de l’armée sur son compte X.

Selon des sources de sécurité, citées par les médias, l’armée aurait également trouvé, à Tripoli, la voiture utilisée dans l’enlèvement. La plaque d’immatriculation n’est pas libanaise et la voiture a été volée. Dans les mêmes milieux, on note que Pascal Sleiman serait toujours en vie. Il aurait été conduit en Syrie et les motifs de son rapt seraient d’ordre financier et non politique, les ravisseurs faisant partie d’une bande active dans le vol des voitures. Des unités de l’armée se seraient déployées au Akkar pour œuvrer à sa libération.

Pascal Sleiman a été enlevé dimanche dans la journée dans le périmètre du village de Hakel, caza de Jbeil. Il se rendait de la localité de Khrabeh, où il présentait ses condoléances à la famille d’un défunt, à son propre village, Mayfouk, lorsque quatre individus armés, à bord d’une Subaru blanche, lui ont barré la route et l’ont obligé, par la force des armes, à descendre de sa voiture et monter dans la leur.

Réactions

Le rapt de Pascal Sleiman continue de susciter des remous dans le caza de Jbeil, où des rassemblements ont été organisés à Jbeil, Amchit et Mastita, alors que les services de sécurité poursuivent leur enquête sous la supervision du Premier ministre sortant, Najib Mikati, le ministre sortant de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, et le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun.

De nombreuses personnalités politiques ont également condamné l’enlèvement. Le vice-président de la Chambre, Élias Bou Saab, a ainsi appelé le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, condamnant le rapt de Pascal Sleiman. Il a salué la position du parti qui "a fait preuve d’un sens de responsabilité". M. Bou Saab a également appelé à "mettre un terme au chaos sécuritaire qui pourrait mener à une grave discorde".

L’ancien président de la République, Michel Sleiman, a, lui aussi, dénoncé "le chaos dû à la désintégration des institutions de l’État, le vide constitutionnel, l’atteinte au prestige de l’État et les guerres absurdes".

Même son de cloche chez Achraf Rifi, député de Tripoli, qui a estimé que l’enlèvement de Pascal Sleiman "fait courir au Liban des risques sécuritaires qui menacent ce qui reste de sa stabilité".

Le Parti socialiste progressiste (PSP) a appelé, dans un communiqué, les forces de sécurité "à déployer tous les efforts nécessaires pour tirer au clair les circonstances et les motifs" de ce rapt, et de sanctionner ses ravisseurs.

Pour sa part, le Rassemblement de Saydet el-Jabal a, dans un communiqué publié au terme de sa réunion hebdomadaire, appelé les services de sécurité à "mettre au point une stratégie (…) pour éliminer les gangs et mettre un terme au chaos sécuritaire".

L’enlèvement de Pascal Sleiman a également été dénoncé notamment par les députés Marwan Hamadé, Hadi Abou el-Hosn, le ministre sortant de l’Industrie, Georges Bouchikian, le Bloc national, le comité du waqf islamique de Jbeil et les mokhtars de Batroun.