Comme on pouvait facilement s’y attendre, l’Iran et ses alliés régionaux ont vite fait de tourner une opération militaire, certes chargée de messages, mais à la dimension et aux risques calculés au millimètre, en une victoire divine, susceptible, à les en croire, de changer la face de la région.

C’est donc sans surprise que, faisant écho à ses supérieurs hiérarchiques à Téhéran, l’ambassadeur d’Iran à Beyrouth, Mojtaba Amani, s’est chargé de relayer les leçons qui doivent être tirées, selon lui, de la frappe aux drones menée par son pays contre Israël, dans la nuit de samedi à dimanche. Il les a ainsi détaillées sur son compte X.

Pour Mojtaba Amani, l’Iran a prouvé qu’"il a réussi son coup de punir Israël et a montré qu’il est déterminé à se défendre" contre toute attaque, en allusion au raid meurtrier que Tel Aviv avait mené au début du mois d’avril contre des bâtiments de l’ambassade iranienne à Damas.

Il a salué "la réponse iranienne au crime commis par Israël" et estimé qu’"en dépit de toute l’aide et de l’appui américains à l’entité sioniste, les missiles iraniens ont atteint leurs cibles à une distance de 1.100 kilomètres", sachant que le système israélien de défense a intercepté la majorité des projectiles lancés.

Le diplomate a confirmé la volonté de son pays d’éviter un élargissement du conflit avec Israël, soulignant le caractère ponctuel de la frappe nocturne. "Il était évident, a-t-il dit, que l’Iran n’envisageait pas de mener une attaque d’envergure. Il a seulement voulu punir Israël et a réussi son coup. Il aurait pu cibler d’autres sites avec la même tactique". Une tactique censée montrer à Tel Aviv que Téhéran peut, en fonction de ses propres timing et objectifs, intervenir dans le conflit en cours dans la région, dans lequel ses proxies yéménite, irakien et libanais sont impliqués. Afin de donner plus de poids à cette frappe, il a ainsi relevé que "le front de la résistance a assumé le rôle d’observateur durant l’opération" militaire.

Mojtaba Amani a conclu sur un ton de menace, mettant en garde "Israël et ses alliés contre toute riposte". "La plus grande erreur de cette entité criminelle et de ses alliés serait d’essayer de réagir à l’opération d’aujourd’hui (samedi, dans la nuit), auquel cas la politique punitive de l’Iran changera", a-t-il averti.

Réagissant à son tour à la frappe de la nuit de samedi, le mufti jaafari, cheikh Ahmad Kabalan, qui exprime généralement les vues du Hezbollah, a rendu un vibrant hommage à "la suprématie iranienne" qui a, selon lui, "montré l’entité israélienne comme un simple tigre en papier, tandis que l’armée américaine et les armées européennes stationnées sur place ont été exposées au pire échec de leur histoire".

Dans un long discours à la gloire de l’Iran, il a également jugé que l’attaque aux drones a "montré la vulnérabilité des États-Unis et permis à Téhéran de se positionner comme une puissance internationale capable de redessiner le Moyen-Orient".

Selon lui, "les alliés occidentaux d’Israël et certains pays arabes qui ont désespérément essayé de voler au secours de Tel-Aviv avec leurs systèmes de défense sont apparus comme de simples cadavres en décomposition".

En début de soirée, le Hezbollah devait, à son tour, saluer un "l’exploit qualitatif et inédit".

Dans un communiqué, il a considéré que "l’attaque a atteint ses objectifs militaires avec précision, en dépit de l’intervention des États-Unis, de leurs alliés occidentaux ainsi que de leurs instruments régionaux"

"À long terme, les objectifs politiques et stratégiques de ce développement important apparaîtront progressivement", a estimé la formation pro-iranienne, en se disant persuadée que l’attaque aux drones contre Israël "va jeter les bases d’une nouvelle étape victorieuse pour la cause palestinienne et la nation arabe en conflit" avec l’État hébreu.

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