Le (faux) suspense de la réponse du Hezbollah à l’initiative du bloc parlementaire de la Modération nationale en vue d’un déblocage de la présidentielle a pris fin lundi.

Pour la formation pro-iranienne, si un dialogue, quelle qu’en soit la forme, doit se tenir à cet effet, il doit impérativement se dérouler sous l’égide de son allié, le président de la Chambre, Nabih Berry, "sans conditions préalables", rapporte l’agence al-Markaziya. Or l’opposition rejette tout dialogue sous l’égide de M. Berry. En effet, elle considère que le tandem veut, sous prétexte d’un dialogue autour de la présidentielle, imposer son candidat à la tête de l’État, le chef des Marada, Sleiman Frangié.

Une délégation du bloc de la Modération, constituée des députés Sajih Attiyé, Walid Baarini, Mohammad Sleiman, Abdel Aziz al-Samad, Ahmad Rustom et Ahmad Kheir, s’est rendue lundi auprès de ses collègues du Hezbollah pour réceptionner la réponse de leur formation à son initiative.

Le bloc du Hezbollah a fait savoir à ses visiteurs qu’il est favorable à un dialogue, à condition donc qu’il se tienne sous la présidence de Nabih Berry. Il a quand même voulu clôturer l’entretien sur une note positive, en conseillant aux parlementaires de "ne pas se décourager et de poursuivre leur initiative".

Par conséquent, retour à la case départ. Du moins du côté libanais. Car les ambassadeurs du Quintette (États-Unis, France, Arabie saoudite, Égypte, Qatar) qui appuie l’initiative de la Modération, vont entamer, dès mardi, un nouveau cycle de concertations avec les différents blocs parlementaires et personnalités politiques, dans l’espoir d’un déblocage de la présidentielle.

L’initiative du groupe des députés du Liban-Nord consiste, rappelle-t-on, à réunir les parlementaires Place de l’Étoile pour des discussions informelles autour de la présidentielle. Au terme de ces discussions, un appel sera lancé à M. Berry pour qu’il convoque une réunion électorale avec des tours successifs jusqu’à ce qu’un président soit élu.