Le président de la Chambre, Nabih Berry, a dissipé l’incertitude qui entourait la tenue des élections municipales, en mai, en affirmant que le scrutin ne se tiendra pas, s’il ne peut pas être également organisé au Liban-Sud, où les échanges de tirs d’artillerie entre le Hezbollah et l’armée israélienne sont incessants depuis le 8 octobre 2023.

"Il n’y aura pas de municipales sans le Liban-sud", a affirmé M. Berry dans le cadre d’une interview accordée à la chaîne locale Al-Jadeed. Prié de commenter les propos du chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, qui avait exhorté le Courant patriotique libre (CPL), mardi, à ne pas participer à une séance parlementaire pour la prorogation des mandats des conseils municipaux afin d’obliger le gouvernement à organiser le scrutin, mais en excluant les régions soumises à des opérations militaires permanentes (le sud du pays), le président de la Chambre et chef du mouvement Amal, allié du Hezbollah, a répondu: "Geagea doit comprendre que je n’ai pas l’intention de séparer le Liban-Sud du reste du Liban." Selon lui, "la gravité des propos de ce dernier réside dans le fédéralisme", attribuant ainsi au chef des FL la volonté de faire du Liban une fédération alors que dans sa déclaration au sujet des municipales, M. Geagea a mis en garde contre la persistance du vide au niveau des pouvoirs locaux.

Les propos du président de la Chambre sont un signe indicateur d’une volonté parlementaire de reporter, pour la seconde année consécutive, l’élection de conseils municipaux et de moukhtars.

Nabih Berry semble d’ailleurs vouloir convoquer une séance parlementaire à cette fin, puisque le bureau de la Chambre tiendra mercredi une réunion pour discuter des points qui pourraient être inscrits à l’ordre du jour d’une séance plénière. Celle-ci ne pourra cependant se tenir que si le bloc du CPL y prend part, puisque les FL, les Kataëb et des députés indépendants boycottent les réunions parlementaires, arguant que la priorité de la Chambre devrait être, selon la Constitution, l’élection d’un président plutôt que la législation.

Le chef du CPL, Gebran Bassil, a cependant entretenu le flou au sujet d’une éventuelle participation de son bloc à une session plénière. Au terme de la réunion hebdomadaire du bureau politique du CPL, il a indiqué que sa décision dépendra du niveau de préparation du ministère de l’Intérieur.

Si Nabih Berry n’a pas commenté, lors de son interview à Al-Jadeed, les propos de M. Bassil au sujet des municipales, il n’a pas caché qu’il n’a pas apprécié ses commentaires relatifs aux affrontements à la frontière sud. "Dans sa logique, Gebran veut dissocier les fronts du sud et de Gaza, mais cela ne peut pas marcher", a-t-il dit. "L’unité des fronts est bel et bien établie, qu’ils le veuillent ou pas", a ajouté M. Berry, qui a estimé que "les règles d’engagement ont changé". Selon lui, "le tapis persan (l’Iran) a démontré à Israël que les temps ont changé", en allusion à la frappe aux drones et aux missiles balistiques de Téhéran contre l’État hébreu dans la nuit de samedi à dimanche.

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