Pression internationale accrue après les propos du Hezbollah au Liban
©Ici Beyrouth

Les quinze ambassadeurs du Conseil de sécurité de l’ONU, en visite au Liban, ont pris note des réactions suscitées par le récent discours du secrétaire général du Hezbollah, Naïm Kassem. Il s’y est opposé à la nomination de Simon Karam à la tête de la délégation libanaise chargée des négociations avec Israël et a réaffirmé le refus du groupe de se désarmer, précisant que toute disposition dans ce sens se limiterait au sud du Litani.

Selon des sources diplomatiques, cette déclaration a surpris les ambassadeurs, notamment parce qu’elle contredisait les propos qu’ils avaient entendus du président Joseph Aoun, du Premier ministre Nawaf Salam et du président de la Chambre Nabih Berry. Elle contredit également les résolutions 1701 et 1559 de l’ONU ainsi que l’accord de cessez-le-feu en vigueur.

Les ambassadeurs se sont interrogés sur le fait qu’un gouvernement qui a décidé le 5 août de monopoliser les armes sur l’ensemble du territoire, pouvait permettre au Hezbollah, représenté au sein de ce gouvernement, de continuer à évoquer l’extension de son arsenal et ses préparatifs face à d’éventuelles attaques israéliennes. Ces actions ont été perçues comme un défi aux décisions gouvernementales et comme une tentative de ressusciter une situation révolue depuis la dernière guerre.

Les diplomates ont également souligné un incident survenu à la veille de leur visite. Des membres armés du Hezbollah ont ouvert le feu sur une patrouille de la Finul dans la région de Bint Jbeil: un véhicule a été touché mais aucun blessé n’a été à déplorer.

Le Liban, qui continue de réclamer des garanties internationales concernant le sud ainsi qu’un éventuel remplacement de la Finul, devrait mener une enquête sérieuse et traduire les auteurs de cet incident en justice, a-t-on affirmé de mêmes sources. Cela adresserait un message clair à la communauté internationale: l’État maîtrise la sécurité sur son territoire et s’engage à respecter le cessez-le-feu ainsi que les résolutions onusiennes. L’incident s’est produit au sud du Litani, où l’armée libanaise poursuit ses opérations pour débarrasser la région des armes illégales et des groupes armés.

Les autorités libanaises ne devraient pas traiter cet événement avec la même indulgence que des incidents similaires survenus par le passé, d’après les sources précitées. Une réponse ferme montrerait que le Liban est entré dans une nouvelle phase, axée sur l’affirmation de l’autorité de l’État.

En réponse à ces observations internationales, l’armée libanaise a agi rapidement, arrêtant six suspects impliqués dans l’attaque contre la patrouille onusienne, les remettant à la justice compétente. Il s’agit du premier développement de ce type depuis le cessez-le-feu.

De retour à New York, les ambassadeurs tiendront plusieurs réunions à huis clos pour examiner leurs observations et établir une évaluation réaliste de la situation. Leurs discussions pourraient orienter de futures décisions concernant le Liban, notamment un éventuel remplacement de la Finul ou la mise en place d’un mécanisme garantissant une présence internationale dans le sud du Litani. Ces mesures pourraient ne pas passer directement par le Conseil de sécurité mais bénéficier du soutien des cinq membres permanents, en particulier des États-Unis et du Royaume-Uni, qui coordonnent de manière permanente avec Israël.

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