Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a affirmé, samedi, que "la rumeur selon laquelle l’Europe verserait un pot-de-vin au Liban pour qu’il garde les réfugiés syriens sur son territoire est infondée".

Ces propos interviennent à la suite des réactions à la visite, au Grand Sérail, de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et du président chypriote Níkos Khrístodoulos. L’annonce d’un paquet d’un milliard d’euros accordé au Liban par l’Union européenne (UE) a suscité beaucoup de questionnements sur la scène politique locale, quant à ses visées et à l’éventuelle menace qu’elle pose à la souveraineté libanaise.

Dans un communiqué publié par son bureau de presse, M. Mikati a rappelé que "ce don est totalement inconditionnel et destiné exclusivement au Liban et aux Libanais".

Dans ce cadre, il a estimé que la "campagne politique et médiatique" menée les derniers jours, par son "ton sarcastique", constitue "une offense à la diplomatie libanaise sérieuse et responsable". Selon lui, l’octroiement de ce don est le fruit de ses propres efforts diplomatiques "menés auprès de diverses parties étrangères", dans une tentative de trouver une "résolution gouvernementale" à la question des déplacés syriens. Il a ainsi affirmé sa volonté de poursuivre cette campagne diplomatique lors de la conférence de Bruxelles, qui se tiendra avant la fin du mois de mai.

L’aide financière octroyée par l’UE concerne "les secteurs de la santé et de l’éducation, la protection sociale et les familles les plus pauvres. Elle est également destinée à aider l’armée et les forces de sécurité, y compris la Sûreté générale et les Forces de sécurité intérieure, à contrôler les frontières terrestres et à augmenter leurs effectifs et leurs équipements", a précisé le Premier ministre sortant.

Quant aux procédures proposées par l’État libanais pour le rapatriement des Syriens du Liban, M. Mikati a réitéré "la détermination du gouvernement à appliquer les lois sur tout le territoire libanais", affirmant que "toute personne y résidant illégalement sera expulsée vers son pays", et ce, de manière "indiscutable".

Quant à la décision de l’UE d’ouvrir ses portes aux Libanais dans le cadre d’une migration saisonnière, M. Mikati a clarifié que "l’intention n’est pas d’encourager les Libanais à émigrer, mais de leur donner accès aux opportunités d’emplois saisonniers à l’étranger, annoncées par les pays européens".