Human Rights Watch (HRW) a qualifié d’"illégale" l’attaque israélienne perpétrée, le 27 mars dernier, contre un centre d’urgence et de secours, dans la ville de Habariyé, dans le sud du Liban. L’organisme a, de ce fait, appelé les États-Unis à "suspendre immédiatement leurs ventes d’armes et leur aide militaire à Israël".

Qu’elle ait été menée "intentionnellement ou de manière imprudente", la frappe devrait faire, selon HRW, "l’objet d’une enquête en tant que crime de guerre apparent".

L’attaque, rappelle-t-on, avait fait sept morts parmi les secouristes. Elle avait été menée grâce à "un kit de guidage pour munition d’attaque directe conjointe (Joint Direct Attack Munition, JDAM) de fabrication américaine et une bombe polyvalente de 500 livres (environ 230 kilogrammes) de fabrication israélienne", comme rapporté par HRW. Des informations que l’ONG a dit avoir pu vérifier grâce à des photographies de restes d’armes trouvés sur le site.

HRW précise par ailleurs n’avoir trouvé "aucune preuve de cible militaire sur le site", et rappelle que Tel Aviv avait transmis, une semaine avant le raid, un document au Département d’État américain selon lequel les armes fournies par les États-Unis n’étaient pas utilisées en violation du droit international.

C’est dans ce contexte que HRW a demandé au ministère libanais des Affaires étrangères de "procéder rapidement à une déclaration autorisant la Cour pénale internationale à enquêter sur des crimes relevant de sa compétence et commis sur le territoire libanais depuis octobre 2023, et à engager des poursuites à cet égard".

Et HRW de rappeler qu’"en vertu du droit international humanitaire, toutes les parties à un conflit ont l’obligation de faire la distinction entre les combattants et les civils, et de cibler uniquement les combattants. En cas de doute, une personne doit être considérée comme un civil".