Le nombre de personnes arrêtées depuis le début de l’enquête dans le dossier du réseau de Tik Tokeurs pédophiles s’élève à neuf.

Nouvelles pistes dans le dossier du réseau de Tik Tokeurs pédophiles. Un avocat inscrit au barreau de Tripoli, un agent de police affecté à la municipalité de Bourj Hammoud et chargé de faciliter la circulation devant le United Armenian College, ainsi qu’un chauffeur de taxi qui transportait les enfants vers un chalet dans la région du Kesrouan où les enfants étaient drogués et violés ont été arrêtés pour implication dans l’affaire de trafic et de viol de mineurs.

Cela porte à neuf le nombre de personnes arrêtées depuis le début de l’enquête menée par le bureau de lutte contre la cybercriminalité sous la supervision des autorités judiciaires compétentes. Selon des sources citées par notre confrère Houna Loubnan, le nombre des arrestations devrait encore s’élever, un autre avocat faisant partie de cette bande ayant été identifié.

"Les enquêteurs tentent de réunir davantage de preuves le concernant, d’après cette même source. L’avocat général près la Cour d’appel du Mont-Liban, Tanios Saghbini, a demandé à l’ordre des avocats de lever l’immunité de l’avocat en question."

Toujours selon la source précitée, le juge Saghbini devrait, dans les prochaines heures, engager des poursuites contre d’autre suspects. L’enquête se poursuit pour identifier d’autres personnes impliquées dans le crime.

Dans les milieux judiciaires, on affirme que "l’enquête est complexe et nécessite du temps, puisque les instigateurs et financiers de ce gang se trouvent à l’étranger". "Des preuves concernant les personnes qui se trouvent en Turquie, à Dubaï, en Suède et peut-être dans d’autres pays sont en train d’être réunies, ajoute-t-on de même source. Une fois ces preuves collectées, soit des mandats d’arrêt internationaux via Interpol seront émis à leur encontre pour les extrader vers le Liban, soit le Liban demandera une assistance judiciaire pour qu’elles soient interrogées dans les pays où elles se trouvent. Les résultats de ces interrogatoires seront par la suite remis au Liban."

En soirée, l’ordre des avocats de Tripoli a démenti "l’arrestation d’un de ses membres", soulignant "l’absence totale de preuves" concernant les allégations selon lesquelles il serait impliqué dans cette affaire.

"L’ordre n’accepte pas qu’un de ses avocats soit exposé à de telles accusations si celles-ci ne sont pas formulées conformément aux lois en vigueur", lit-on dans un communiqué de l’ordre. Il assure que si "l’implication d’un de ses membres dans cette affaire est prouvée, il prendra les mesures nécessaires à son encontre conformément aux lois en vigueur".

L’ordre des avocats de Tripoli a en outre souligné son engagement à "prendre toutes les mesures ou décisions susceptibles d’identifier les membres de ce gang et de leur demander des comptes en vertu des législations en vigueur". Il a enfin appelé à "renforcer les lois qui protègent les droits des enfants et des mineurs et à les appliquer fermement".

Saisi, il y a plus d’un mois, par les parents de huit mineurs, victimes d’abus sexuels après avoir été forcés à consommer de la drogue, le parquet général a réussi, grâce aux investigations, à identifier une trentaine de personnes faisant partie d’un réseau qui recourait à l’application TikTok pour "attirer" leurs proies, des enfants qui n’ont pas atteint la majorité. Les auteurs de ces actes ignobles sont des Libanais, mais aussi des ressortissants d’autres pays vers lesquels l’enquête devrait s’étendre, une fois menées les formalités d’usage.

Par ailleurs, le ministre sortant de la Justice, Henri Khoury, est entré en contact avec le procureur général près la Cour de cassation, le juge Jamal Hajjar, afin que les juges du tribunal des mineurs soient également chargés du dossier.