La séance parlementaire consacrée à la discussion du plan d’aide financière d’un milliard d’euros que l’Union européenne envisage d’accorder au Liban s’est ouverte mercredi, place de l’Étoile, avec la participation notamment des députés de l’opposition et du Courant patriotique libre, qui boycottent normalement ces séances depuis la fin du mandat de l’ancien chef de l’État Michel Aoun, le 31 octobre 2022.

Très contesté aux niveaux politique et populaire, ce plan, considéré comme un pot-de-vin qui sera accordé au Liban en échange du maintien des migrants syriens sur son sol, devrait être expliqué par le Premier ministre sortant, Najib Mikati, premier à prendre la parole, avant que les représentants des différents blocs parlementaires ne se succèdent à la tribune.

Les députés, notamment ceux de l’opposition, insistent pour l’établissement d’une feuille de route pour un retour progressif chez eux des migrants syriens installés dans le pays.

Annoncé le 2 mai par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyer, lors d’une visite à Beyrouth, aux côtés du président chypriote, Nikos Christodoulides, ce don a pour objectif de "contribuer à la stabilité sociale et économique du pays", tel que précisé par Mme von der Leyen. Il devrait bénéficier aux communautés vulnérables et aux forces de sécurité, notamment l’armée, dans le principal but de mettre fin au départ des migrants syriens clandestins vers Chypre, à partir des côtes libanaises.

Les différentes forces politiques ont vivement critiqué le Premier ministre sortant, Najib Mikati, qui s’était empressé d’accepter le don, l’accusant de vouloir "brader" le pays et de maintenir les migrants syriens, dont le Liban, avec toutes ses crises, ne peut plus supporter la présence.