Pour le chef des Marada et candidat d’Amal et du Hezbollah à la présidence de la République, Sleiman Frangié, "les équilibres actuels" ne permettent "à aucun bord de mener son candidat à la présidence". Ce dernier a estimé que "seul un règlement régional se reflétera positivement sur le Liban".

M. Frangié s’est exprimé, dimanche soir, lors d’un entretien accordé à la chaîne locale Al-Jadeed durant laquelle il a abordé trois sujets principaux: les élections présidentielles, la question des migrants syriens et la guerre qui sévit sur le front sud depuis le 8 octobre 2023 entre le Hezbollah et Israël.

Limpasse présidentielle

Concernant les élections présidentielle, M. Frangié a révélé que son mouvement ainsi que son allié, le Hezbollah, "ne feront aucun compromis" sur "leurs critères" tout en confirmant leur volonté commune d’élire un président "au plus tôt".

"Notre équipe suit son propre agenda", a -t-il ajouté, estimant que d’autres partis politiques "font évoluer leur position dépendamment des prochaines élections américaines".

M Frangié a réaffirmé "qu’il ne retirera pas sa candidature", soulignant qu’il n’était pas persona non grata pour la communauté internationale, la France et les États-Unis en tête et évoquant sa rencontre, mardi prochain, avec Jean-Yves Le Drian, l’émissaire du président français sur le dossier libanais durant sa visite à Beyrouth.

M. Frangié a soutenu que "seul un dialogue au Parlement entre toutes les parties" permettra au Liban d’avoir un président de la République après une vacance qui dure depuis le 31 octobre 2022, appelant à ce que le dialogue soit "sans restriction ni conditions".

Il a aussi avancé que "la Constitution libanaise garantissait la représentation des communautés, en particulier les chrétiens" estimant "qu’il était irresponsable de les écarter".

Par ailleurs, M. Frangié a affirmé il "tendrait la main" aux deux grands partis chrétiens que sont les Forces libanaises (FL) et le Courant patriotique libre (CPL). Il a déclaré: "J’irai vers eux."

Les déplacés syriens

M. Frangié a estimé que certains ont exploité le dossier des migrants comme cheval de bataille contre le régime syrien, ce qui a eu pour conséquence la grave situation actuelle, d’où la nécessité, à son avis, de "mener des discussions d’État à État avec la Syrie". Il a estimé "cruciale" l’unité du Liban pour résoudre la question des migrants syriens notamment lors de la Conférence de Bruxelles qui se tiendra les 28 (demain) et 29 mai.