La tension ne fait que monter à la frontière sud, où le Hezbollah et l’armée israélienne ont intensifié leurs échanges de tirs, pendant que Tel Aviv continuait à cibler des cadres de la formation pro-iranienne.

L’escalade qui dure depuis dimanche et qui a poussé des responsables israéliens, notamment d’extrême droite, à multiplier leurs menaces contre un Liban entraîné dans cette guerre par le Hezbollah, sera à l’ordre du jour d’une réunion du cabinet de guerre israélien. Celle-ci se tiendra en soirée à la demande du ministre Benny Gantz.

En tournée dans le nord israélien, où les feux provoqués par des bombardements hezbollahis font rage, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a appelé à "brûler et à détruire tous les bastions du Hezbollah".

L’armée israélienne poursuivait entre-temps son ciblage des cadres du Hezbollah. Une attaque au drone a visé, en début d’après-midi, un motard sur la route de Naqoura, dans le caza de Tyr. Celui-ci aurait été tué, mais aucun détail n’a été donné dans l’immédiat au sujet de la ou des victime(s). Le Hezbollah a seulement fait paraître un communiqué en indiquant qu’"en riposte à l’assassinat, ses combattants ont mené une attaque aérienne aux drones contre la brigade Haramoun 810, stationnée à la caserne Golani dans le Golan". Il n’a pas précisé qui a été "assassiné", mais selon des sources de la région, l’attaque est une riposte aux frappes meurtrières israéliennes de lundi.

Plus tôt dans la matinée, les passagers d’une voiture ont échappé à une frappe qui les a visés sur la route reliant Lebbaya à Yohmor, dans la Békaa-Ouest. Une personne aurait été blessée, selon les informations préliminaires.

L’aviation israélienne a en outre bombardé, mardi matin, une maison à Alma el-Chaab, au Liban-Sud. À l’aube, Israël avait bombardé Aïta el-Chaab et Dhaïra.

De son côté, le Hezbollah a annoncé, dans un communiqué matinal, avoir bombardé la caserne de Ramim (ex-village libanais, frontalier de Hounin).

Selon des médias israéliens, un drone, en provenance du Liban-Sud, a été intercepté au-dessus de Safed, en Haute Galilée.

Lundi, dans la nuit, l’artillerie israélienne avait lancé plusieurs bombes incendiaires sur des forêts adjacentes à la Ligne bleue, provoquant des feux dans les oliveraies, les pinèdes et les cédraies, notamment dans le périmètre de Batishiyé, entre Alma al-Chaab et Dhaïra.

Le feu s’est propagé à certaines maisons de Alma Al-Chaab, où la municipalité et la Défense civile ont lutté pour éteindre les sinistres, alors que l’armée israélienne bombardait les abords de Naqoura et Jabal el-Labbouné. L’État hébreu a même versé du mazout pour allumer le feu dans les forêts adjacentes à la Ligne bleue, dans le secteur occidental.

Du côté israélien, les incendies, causés par des tirs de roquettes et de drones du Hezbollah, continuaient de faire rage à Kiryat Shmona, dans le nord d’Israël, ce qui a suscité des inquiétudes concernant une escalade des confrontations entre les deux parties.

Mardi matin, les pompiers luttaient pour éteindre les feux de forêt provoqués lundi dans la nuit par des tirs de roquettes et de drones depuis le Liban-Sud. Des renforts ont été déployés pour aider les pompiers. Selon la police israélienne, plusieurs résidences de Kiryat Shmona avaient été évacuées.

Selon l’armée israélienne, "six soldats réservistes ont souffert d’une légère asphyxie et ont été transférés à l’hôpital où ils ont reçu les soins médicaux nécessaires". Mardi matin, l’hôpital de Safed a déclaré avoir reçu 16 personnes affectées par les incendies, dont sept soldats.

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a souligné que si la responsabilité du Hezbollah dans les incendies était "confirmée", la formation pro-iranienne "saurait à quoi ressemblerait la véritable réponse d’Israël".

Par ailleurs, M. Ben Gvir a déclaré que "les incendies dans le nord d’Israël sont la preuve de la faillite et de la politique d’endiguement", ajoutant qu’"il est temps que le Liban brûle".