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La visite de l’envoyé présidentiel américain, Amos Hochstein, s’est soldée par un échec sur deux fronts majeurs.

Premièrement, en ce qui concerne la mise en place d’un cessez-le-feu à la frontière israélo-libanaise entre le Hezbollah et l’armée israélienne, M. Hochstein a été informé, une nouvelle fois, que la cessation des hostilités demeure conditionnée par l’instauration d’un cessez-le-feu sur d’autres théâtres d’opérations, liant ainsi le calme à la frontière israélo-libanaise à la situation globale dans la région.

Deuxièmement, pour ce qui est de la désescalade des tensions à cette frontière, Amos Hochstein n’a obtenu aucune garantie à ce sujet, le Hezbollah ayant clairement indiqué que l’intensité de l’escalade dépendra de la dynamique de la bataille et des exigences du terrain. En conséquence, la situation reste volatile et susceptible de s’aggraver selon les développements militaires et stratégiques.

Selon les informations disponibles, M. Hochstein a néanmoins tenté une approche, notamment avec le président du Parlement Nabih Berry, pour explorer la possibilité de lancer une initiative politique indépendante pour le Liban-Sud, afin de mettre en œuvre la résolution 1701, en cas d’échec des efforts pour parvenir à un cessez-le- feu avec le Hamas. Cependant, M. Berry a insisté sur l’importance de concentrer les efforts à l’heure actuelle sur l’obtention d’un cessez-le-feu à Gaza, en ajoutant que dès qu’un plan pour le sud après le cessez-le-feu sera établi, sa mise en œuvre pourra débuter immédiatement.

Cependant, cet échange diplomatique n’était pas l’objectif principal de la visite de M. Hochstein. En effet, l’émissaire américain a informé les responsables libanais rencontrés qu’Israël est déterminé à opérer des changements à sa frontière nord, que ce soit par des moyens diplomatiques ou manu militari. Israël ne tolérera pas un retour à la situation d’avant le 8 octobre dernier et de voir ses colonies menacées à nouveau. Les responsables américains ont recommandé l’adoption d’une solution diplomatique, soulignant que l’option militaire reste une possibilité pour Israël. En outre, M. Hochstein a clairement indiqué que les États-Unis ne pourraient pas empêcher Israël de recourir à l’escalade militaire si les décideurs politiques et militaires jugeaient l’extension de la guerre nécessaire.

Un responsable libanais, au fait des discussions de M. Hochstein, a indiqué que les Américains semblent tabler sur l’équilibre de la terreur existant entre Israël et le Hezbollah pour maintenir le statu quo actuel au Liban-Sud. Cependant, le responsable américain est convaincu que Tel-Aviv cherche à mettre fin rapidement à la bataille de Rafah, afin de pouvoir redéployer ses forces de cette zone vers le front nord, certaines de ces forces étant incluses dans les plans et les scénarios élaborés par le Commandement du Nord en cas d’une guerre à grande échelle avec le Hezbollah.

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