
Alors qu’Israël rejette toute discussion avec le Liban sur le désarmement du Hezbollah, ses ambitions semblent bien plus larges: Tel-Aviv viserait un accord de paix global, assorti d’une normalisation des relations. Contrairement au dossier de la frontière maritime, qui avait abouti à un compromis grâce à la médiation active de l’ancien émissaire américain Amos Hochstein, Israël se montre aujourd’hui peu réceptif aux propositions libanaises.
Cette fois, Washington ne semble pas miser sur une médiation classique. Selon des sources proches du dossier, les États-Unis encourageraient une négociation directe entre Beyrouth et Tel-Aviv, sous l’égide du président libanais Joseph Aoun et du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Chaque camp serait représenté par une délégation mixte comprenant des responsables politiques, diplomates, experts techniques et officiers militaires.
Selon les informations disponibles, l’émissaire américain Tom Barrack aurait suggéré aux autorités libanaises d’entrer en contact direct avec Israël. L’objectif: multiplier les échanges pour parvenir à un accord global couvrant plusieurs dossiers sensibles, notamment la fin de l’occupation, la délimitation des frontières, l’arrêt des hostilités, la libération des prisonniers et, surtout, la conclusion d’un nouvel accord politique en remplacement de l’armistice de 1949. Toutefois, pour Washington, cette démarche ne serait envisageable qu’à condition préalable du désarmement du Hezbollah.
Israël, de son côté, ne semble pas pressé d’initier des pourparlers qui ne serviraient pas clairement ses intérêts stratégiques de paix. Sur le terrain, la situation à la frontière lui est largement favorable: l’armée israélienne y opère librement, au sol comme dans les airs, et conserve la capacité de frapper à tout moment en cas de menace. Une zone tampon de facto s’est installée, empêchant toute présence ou activité, sans opposition notable du Hezbollah ni de l’État libanais. Ce statu quo sécuritaire a permis le retour d’environ 90% des colons israéliens dans le nord du pays à leurs domiciles.
Selon Israël, le Liban est impuissant face au Hezbollah. La formation pro-iranienne refuse de déposer les armes et conserve un pouvoir décisionnel autonome sur les questions de guerre et de paix. Partant, toute négociation avec l’État libanais risquerait de rester sans effet sur le Hezbollah qui continue d’agir à sa guise, défiant les décisions du pouvoir libanais et affaiblissant l’influence du Liban sur la scène régionale et internationale.
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