Le chef du Parlement, Nabih Berry, a tiré la sonnette d’alarme, affirmant "redouter une aggravation de l’escalade entre le Liban et Israël".

"Je suis très inquiet. J’ai peur que la situation échappe à tout contrôle. Nous sommes dans une phase sensible et délicate et le mois qui s’annonce sera crucial. La situation n’est guère rassurante", a-t-il dit dans une interview accordée lundi au média russe Russia Today (RT).

Des inquiétudes qu’il attribue, entre autres, au fait que, selon lui, l’émissaire américain, Amos Hochstein, en mission à Beyrouth et à Tel Aviv, la semaine dernière, n’a plus donné de suite à ses contacts. M. Berry a ainsi confié que ce dernier n’a pas briefé les responsables libanais au sujet des discussions qu’il a eues à Tel Aviv, à la suite de ses entretiens à Beyrouth. "Nous attendions des réponses de sa part après sa visite à Tel Aviv, mais cela ne s’est pas produit, ce qui ne rassure pas au sujet de l’initiative américaine de désescalade".

À ce propos, le chef du Parlement a révélé que l’émissaire du président Biden a proposé à ses interlocuteurs libanais que "le Hezbollah se retire à 8 kilomètres de la frontière pour rétablir le calme dans ce secteur". "J’ai réclamé en retour que l’armée israélienne se retire également de 8 kilomètres de sa frontière nord", a-t-il ajouté.

M. Berry a cependant assuré, en réponse à une question, que les efforts diplomatiques visant à désamorcer le conflit militaire à la frontière étaient toujours en cours, précisant qu’il n’aura toutefois pas la possibilité de "recevoir la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalina Berbock, en raison d’un chevauchement d’agendas". Mme Berbock est attendue mercredi à Beyrouth.

Dans ce contexte, il est nécessaire de souligner que le dossier libanais a été passé en revue lors du sommet franco-jordanien, lundi à Paris. Le président français, Emmanuel Macron, et le roi Abdallah II de Jordanie, ont mis l’accent, au cours de leur entretien à l’Élysée, sur la nécessité de soutenir les efforts visant à préserver la stabilité et la sécurité du pays.

M. Berry, qui est également à la tête d’Amal, a averti que son mouvement "sera sur la première ligne de front en cas d’incursion terrestre israélienne".

Il a tempéré son propos en affirmant que "la résistance reste attachée aux règles d’engagement", accusant Israël de les "violer et de suivre une politique de la terre brûlée dans les zones frontalières".

Et M. Berry d’ajouter: "Malgré les violations israéliennes de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, nous restons attachés à sa mise en œuvre intégrale".