Le Conseil des ministres, tenu mardi après-midi en présence du commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, a décidé d’accorder un délai d’une semaine pour poursuivre les consultations sur le dossier des élèves de l’École militaire. Une décision appropriée serait prise à cet égard lors de la prochaine séance prévue dans une semaine.

Ce dossier constitue un point conflictuel, opposant le ministère de la Défense et l’institution militaire. Au départ, le ministre sortant de la Défense, Maurice Slim, a refusé de ratifier les résultats des examens d’entrée à l’École militaire. Refus qui a mené certains candidats admis à déposer des recours juridiques auprès du Conseil d’État. M. Slim a alors accusé la direction de l’armée d’avoir divulgué les noms des lauréats et de les avoir incités à saisir le Conseil d’État d’une plainte au sujet de leur admission. Ce que la direction de l’armée dément catégoriquement.

M. Slim, qui boycotte les séances ministérielles en l’absence d’un président de la République, s’est entretenu avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati, au Grand Sérail, avant la tenue du Conseil. Au terme de la rencontre, il a annoncé qu’il proposerait une solution consistant à ajouter 55 nouveaux élèves-officiers à la promotion précédente, portant ainsi le nombre à 173. Selon lui, cette initiative apporterait un cadre légal pour résoudre la situation actuelle qu’il a qualifiée de "cafouillage".

Concernant le dossier de l’électricité, le point portant sur les fonds dus pour l’acquisition du fioul irakien était inscrit comme point supplémentaire à l’ordre du jour de la séance, selon les informations de notre confrère Houna Loubnan.

Dans ce cadre, le ministre de l’Énergie, Walid Fayad, a rencontré M. Mikati avant la séance ministérielle. Le directeur général d’Électricité du Liban, Kamal Hayek, a été convoqué lors de la séance, afin qu’il explique la situation du secteur, toujours selon les sources de Houna Loubnan. Les discussions sur le dossier du fioul irakien se poursuivraient entre les parties concernées en dehors du cadre du Conseil des ministres.

Allocution de Najib Mikati

Lors de son allocution à l’ouverture de la séance, M. Mikati, a affirmé que la priorité demeure la prévention de l’expansion de la guerre, malgré les inquiétudes croissantes concernant la situation sécuritaire au sud dans le cadre des menaces lancées par Israël contre le Liban.

Il a également souligné que les pays amis expriment toujours leur intérêt pour le Liban et leur aide pour éviter l’extension de ce conflit. Il a évoqué à cet égard ses rencontres récentes avec la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, et le secrétaire d’État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin.

M. Mikati a réitéré l’engagement du Liban à mettre en œuvre les dispositions de la résolution 1701 dans leur intégralité, appelant à ce qu’Israël soit aussi contraint de les appliquer.

Dans ce contexte, il a dénoncé "les informations circulant dans les milieux médiatiques et politiques concernant des négociations présumées pour l’après-guerre dans le Sud", les qualifiant de "non pertinentes". Il a alors appelé à préserver la position libanaise en évitant de diffuser des rumeurs à ce sujet.

Sur le plan économique, M. Mikati a annoncé que le Cabinet prendrait "les mesures nécessaires pour traiter les nouvelles évolutions dans le dossier de l’électricité".

Le Premier ministre sortant a également déclaré que le Conseil des ministres étudierait avec une équipe administrative et financière "la question du réajustement des salaires et des rémunérations dans le secteur public".

Par ailleurs, il a souligné que les informations relayées par le quotidien britannique The Telegraph à propos du stockage d’armes du Hezbollah à l’aéroport de Beyrouth "relèvent de rumeurs et s’inscrivent dans la guerre psychologique menée contre le Liban".