La période qui précède la réunion du mécanisme prévue le 19 décembre s’annonce particulièrement délicate et pour cause : Israël accumule des données sur la reconstruction par le Hezbollah de ses capacités militaires. Le délégué israélien, Yury Reisnick, doit présenter ces informations au chef de la délégation libanaise, l’ancien ambassadeur Simon Karam. Depuis la première réunion tenue le 3 décembre en présence de responsables civils, l’aviation israélienne a déjà frappé à deux reprises des installations du Hezbollah dans le Sud et dans la Békaa.
Selon des sources diplomatiques occidentales, Israël conditionne son adhésion aux efforts occidentaux et arabes visant à éviter une offensive de grande ampleur à un engagement plus ferme de l’État libanais contre le Hezbollah, notamment pour l’empêcher de reconstituer son arsenal. Malgré les frappes, l’action du gouvernement reste scrutée de près notamment à l’approche de la prochaine réunion du mécanisme et de la visite du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à Washington où il doit rencontrer le président américain Donald Trump, à en croire ces mêmes sources.
Israël multiplie par ailleurs les avertissements, relayés par les médias et les canaux diplomatiques, en des termes on ne peut plus explicites. Reste que Tel-Aviv entretient volontairement une zone d’ombre sur le calendrier, l’ampleur et la nature de toute éventuelle opération, qu’il s’agisse d’une simple campagne aérienne ou d’interventions terrestres pouvant inclure des débarquements dans plusieurs régions, notamment au Sud et dans la Békaa.
Sous cette pression croissante, le gouvernement libanais intensifie ses démarches diplomatiques et attend le rapport mensuel du commandant de l’armée, le général Rodolphe Haikal, prévu le 5 janvier devant le Conseil des ministres. Ce document devrait confirmer que la zone située au sud du Litani est exempte d’armes et de combattants, et annoncer les étapes suivantes du processus visant à désarmer le Hezbollah sur l’ensemble du territoire.
Toutefois, d’après les mêmes sources, le Hezbollah agit comme si le cessez-le-feu ne s’appliquait plus au sud du Litani, considérant qu’il conserve le droit d’opérer ailleurs dans le pays et de décider seul de la guerre et de la paix, en vue d’un affrontement futur avec Israël. Et de rappeler que le parti ne renoncera jamais au sud du Litani : tant qu’il conservera ses armes, il saisira la moindre occasion pour y revenir, en avançant son argument habituel selon lequel toute confrontation avec l’État au sujet de son armement mènerait inévitablement à une guerre civile.
En conclusion, ces sources affirment que le Hezbollah se trouve désormais face à un choix décisif : s’exposer à une nouvelle frappe israélienne massive et dévastatrice, ou opter pour un compromis qui garantirait sa survie et offrirait à sa base une stabilité durable, condition indispensable à un véritable développement.




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