Selon des sources diplomatiques, le renouvellement du mandant des Forces intérimaires des Nations unies au Liban-Sud (Finul) aura lieu en août prochain. Ce renouvellement s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, attendue après la fin de la guerre au Liban-Sud, et de la recherche d'une solution à long terme conforme à cette résolution.
À en croire les informations fournies par la partie libanaise, notamment par le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, un accord verbal à cet égard, a été obtenu des Américains, des Français, des Russes et des Chinois, membres permanents du Conseil de sécurité disposant du droit de veto.
Il a été convenu qu'aucune modification ne serait apportée aux prérogatives de la Finul, dans le cadre du renouvellement attendu, et que celles-ci resteraient telles que définies dans la résolution d'août dernier, c’est-à-dire sans restriction de la liberté de mouvement. Il est à noter que la Chine et la Russie se sont abstenues de voter en faveur de cette résolution.
D’après ces mêmes sources diplomatiques, la situation est plus complexe que ne le laisse entendre la partie libanaise. Les Américains, les Français et les Britanniques insistent lourdement sur la nécessité de garantir la liberté d'action de la Finul dans la région au sud du Litani. De plus, il est crucial que l'armée libanaise assure la protection de la mission de la Finul en empêchant toute entrave à ses patrouilles, qu'elles soient coordonnées avec elle ou non.
Actuellement, la résolution en vigueur accorde à la Finul une liberté de mouvement dans toutes les zones de son choix. Il est également impératif qu'un incident comme le meurtre du soldat irlandais en décembre 2022 ne se reproduise pas. Les autorités libanaises, en particulier le tribunal militaire, doivent traiter ces affaires avec la gravité nécessaire. La légèreté avec laquelle cette affaire a été abordée a conduit à la libération du principal accusé, supposément affilié au Hezbollah.
En outre, des modifications concernant les missions de la Finul pourraient être envisagées à l’avenir, c'est-à-dire une fois que le cessez-le-feu sera annoncé à Gaza et que les dispositions du règlement des points litigieux au Liban-Sud seront mises en œuvre, indique-t-on de mêmes sources. Toutefois, leur application immédiate est impossible à l’heure actuelle en raison de la poursuite de la guerre et du refus des autorités libanaises, encouragées par le Hezbollah, d'engager des discussions à ce sujet.
Par ailleurs, les Américains, les Britanniques et les Français ne tolèreront pas un retour à la situation antérieure au 8 octobre dernier dans le Liban-Sud. Ils insistent sur le fait que les déclarations des autorités libanaises concernant l'acceptation de la mise en œuvre de la résolution 1701 doivent être suivies d'actions concrètes. Cela inclut un engagement tangible sur le terrain, avec une présence effective de l'armée libanaise pour garantir que la zone au sud du Litani soit exempte d'armes et de combattants.
En échange, ces pays s'engagent à parvenir à un accord avec Israël sur la résolution des différends qui subsistent sur les frontières terrestres entre les deux pays, à l'exception des fermes de Chebaa, et à mettre fin aux violations israéliennes. Cet accord serait conditionné par une bonne application de la résolution 1701 par le Liban.
Les sources diplomatiques soulignent qu'il n'y aura aucun recul cette fois-ci quant à l'application complète de la résolution 1701, même si cela implique des ajustements dans les missions des forces intérimaires. Ces ajustements ne subiront aucun veto de la part de la Russie ou de la Chine. En effet, toutes les parties souhaitent le maintien de la Finul au sud du Litani pour assurer la paix et la sécurité dans cette région.
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