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Les milieux de l’opposition ont été surpris de constater que les députés du Hezbollah et d’Amal ont reporté la réunion prévue vendredi avec un groupe de députés de l’opposition, initialement destinée à exposer des idées sur la manière de mener à bien l’élection présidentielle, sans toutefois fournir d’explications sur les motifs de ce report.

"Comment Nabih Berry et le Hezbollah peuvent-ils appeler au dialogue pour l’élection présidentielle tout en refusant de consulter l’opposition sur cette même question? Cela prouve qu’ils cherchent un dialogue truqué qui ne conduira qu’au résultat qu’ils souhaitent, à savoir la présidence pour le chef des Marada, Sleiman Frangié", a déclaré un parlementaire de l’opposition.

Selon des sources de l’opposition, des éclaircissements sont attendus de la part du tandem Hezbollah-Amal pour déterminer s’il est possible de fixer une nouvelle date pour la réunion, après l’annulation de celle prévue vendredi. Ces sources s’interrogent également sur les raisons de ce report et s’il est lié aux positions politiques de l’opposition. Bien que ces positions soient connues et débattues, elles ne devraient pas justifier un boycott de la part de l’autre camp s’il souhaite réellement trouver une solution. L’opposition, de son côté, n’a pas hésité à consulter les forces de la "résistance", malgré leurs divergences politiques. Alors pourquoi le refus du tandem Hezbollah-Amal?

D’après les sources de l’opposition, leur délégation parlementaire porteuse de propositions pour l’élection présidentielle a déjà rencontré de nombreuses forces politiques, y compris le vice-président du Parlement, Élias Bou Saab, lors d’une réunion discrète, ainsi que le parti Tashnak. Ils prévoient également d’autres rencontres, notamment avec les députés Jamil al-Sayyed et Jihad al-Samad, soulignant ainsi leur ouverture à toutes les forces politiques, même celles qui gravitent dans l’orbite du Hezbollah.

Ces sources sont convaincues que les résultats de toute consultation avec le tandem Hezbollah-Amal resteront inchangés, étant donné l’impossibilité de réaliser une percée dans les propositions de ces derniers, qui restent toujours attachés à une table de dialogue conditionnelle présidée par Nabih Berry, qui ne conduira pas à l’élection d’un président autre que Frangié. L’opposition voit dans cette consultation avec le Hezbollah et ses alliés une occasion de prouver davantage que ceux-ci ne souhaitent élire un président que selon leurs propres conditions et au moment qu’ils jugent opportun.